L’année 2021 s’est terminée sur un bilan satisfaisant du côté des cultures marines. La saison mytilicole a ainsi joué les prolongations en baie du mont Saint- Michel et les prédateurs, fortement présents, n’ont pas plombé les bilans. « Nous aurions pu avoir une saison extraordinaire, commente Sylvain Cornée, viceprésident du comité régional conchylicole de Bretagne nord. Au sein de mon exploitation, je devais quasiment atteindre un record et ce sera finalement juste une très bonne saison. » La prédation des araignées fut particulièrement forte en baie du mont Saint-Michel jusqu’au cœur de l’été, mais l’alliance avec les pêcheurs a permis de mettre en place une solution d’effarouchement. Reste à savoir comment pérenniser cette solution, autorisée exceptionnellement, sur une période bornée, en tant que pêche expérimentale. Une étude est en cours, sous l’impulsion du comité régional conchylicole, pour lister toutes les prédations et les solutions développées, en local – les écarteurs de pieux Mytiprotect développés en baie de l’Arguenon ont ainsi été testés par plusieurs producteurs bretons et normands en 2021 – comme à l’international grâce à un recensement bibliographique. Pour les huîtres, la pousse fut compliquée. « J’ai tendance à dire qu’on a que deux solutions : baisser le calibre 3 ou placer Noël à Pâques ! », confiait ainsi Alain Morvan, ostréiculteur à Carantec, en octobre dernier. La pousse automnale fut forte mais pas suffisante pour remplacer le manque de phytoplancton estival. En revanche, les producteurs ont retrouvé des prix satisfaisants et la demande fut forte pendant les fêtes de fin d’année. Seul bémol : la hausse du prix des matières premières qui pèse sur le budget carburant mais aussi emballage ou renouvellement du matériel conchylicole.
Haude-Marie THOMAS