État des stocks : un bilan contrasté

Le 26/02/2025 à 13:53 par La rédaction

Comme chaque année, l’Ifremer a présenté l’état de la ressource halieutique exploitée par les pêcheurs de l’Hexagone. En préambule, rappelons que la filière débarque 336 espèces, dont 53 pèsent pour 95 % des débarquements, qui s’élèvent en 2023 autour des 320 000 tonnes.

« 58 % des débarquements sont issus de stocks exploités durablement, constate Clara Ulrich, responsable des expertises halieutiques à l’Ifremer. Ce chiffre n’a jamais été aussi élevé mais cela correspond davantage à des fluctuations qu’à de réelles améliorations. Le nombre de stocks exploités durablement est plutôt stable depuis 2017. » Rappelons que l’Union européenne se donnait pour objectif, dans la politique commune des pêches, d’avoir 100 % de stocks durables en 2020. Dans le détail, à l’échelle nationale, 46 % des débarquements proviennent de stocks en bon état ; 11,6 % de stocks reconstituables ; 18,8 % sont surpêchés ; 0,5 % surpêchés et dégradés ; 1,9 % effondrés ; 2,3 % non classifiés et 19 % non évalués . Parmi les bonnes nouvelles, la raie bouclée de Ouest-Écosse est à présent en bon état, la langoustine de mer Celtique a vu son effort de pêche revenir à un niveau permettant sa reconstitution et, surtout, la sardine du golfe de Gascogne est passée d’effondrée à reconstituable. En revanche, la biomasse du bar du golfe de Gascogne se dégrade malgré un effort de pêche modéré et le lieu noir devient surpêché, du fait de la pression de pêche qui augmente.

Pour la première fois cette année, l’Ifremer présente des tendances sur le recrutement, c’est-à-dire le nombre d’individus qui atteignent une taille compatible avec son exploitation. En 2023, 20 % des débarquements étaient issus de stocks dont le recrutement était en hausse, et 31 % dont le recrutement était en baisse. « Il est primordial de ne pas surexploiter des stocks fragilisés par un recrutement qui diminue, alerte Youen Vermard, chercheur en halieutique et membre du Ciem. Un recrutement en baisse a des impacts sur le potentiel de captures et donc sur les pêcheurs et la filière. » Cette tendance baissière du recrutement est un des symptômes de la dégradation de la biodiversité en général, avec cinq causes majeures répertoriées par les Nations Unies : surexploitation, destruction d’habitats, changement climatique, espèces invasives et pollutions. Notons que 39 % des débarques issus de stocks en bon état viennent de stocks dont le recrutement est en baisse, ce qui invite à la prudence et à la surveillance, y compris pour la ressource classée « en vert ».

Le bilan par façade maritime sera à retrouver dans le numéro d’avril-mai de PDM ou sur le site de l’Ifremer : https://www.ifremer.fr/fr/presse/58-des-volumes-de-poissons-debarques-en-2023-proviennent-de-populations-exploitees

Vincent SCHUMENG

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