Moules : une réussite européenne

Le 17/05/2023 à 9:29 par La rédaction

Deuxième pourvoyeur de moules (toutes espèces confondues) sur le marché mondial, l’Union européenne (UE) en a produit 431 000 tonnes en 2020, derrière
la Chine et ses 943 000 tonnes. Les autres producteurs majeurs sont le Chili, la Nouvelle-Zélande et la Thaïlande. Les principaux producteurs européens sont l’Espagne (204 492 t), suivie par la France (61 378 t), l’Italie (50 913 t), les Pays-Bas (32 420 t) et le Danemark (28 548 t). Concernant les échanges intra-UE, les Pays-Bas, l’Espagne et le Danemark sont les principaux fournisseurs, essentiellement en frais, et aussi sur le marché de la conserve en ce qui concerne l’Espagne. Les destinataires des échanges intra-UE sont la Belgique, la France et les Pays-Bas, là encore majoritairement sur le frais. Concernant l’import extra-UE, le Chili se distingue par ses apports de moules préparées et en conserve. Sur l’export extra-UE, c’est le frais qui domine, en provenance d’Italie et de France, mais aussi d’Espagne et de Belgique pour les moules préparées.

En Europe, les plus gros mangeurs de moules sont les Espagnols (3,54 kg/an/habitant), suivis des Français (1,89), des Belges (1,89), des Danois (1,80) et des Italiens (1,73).

Focus sur le marché espagnol

96 % des quelque 204 446 tonnes produites en Espagne le sont en Galice, région ibérique au nord du Portugal. Les mytiliculteurs espagnols produisent à 75 % de la Mytilus galloprovincialis, ou moule de Méditerranée. Finalement, la production espagnole de moules génère un chiffre d’affaires de 106 millions d’euros, en baisse de 13 % par rapport à 2011, la faute à une plus forte concurrence sur le marché européen et mondial. 62 % de la production est vendue fraîche aux grossistes et détaillants, et 38 % à l’industrie agroalimentaire.

Contrairement à la France, une faible part des volumes est vendue sous une appellation d’origine protégée (AOP). La plus importante et la « Mexillón de Galicia », enregistrée en 2006, qui valorise les moules élevées sur radeau des rias galiciennes. En 2019, la production vendue sous cette AOP s’élève à 56 000 tonnes, soit le quart de la production espagnole. Au total, cela représente 19 stations de traitement, 35 usines de transformation et 50 répertoires de marques.

Si on prend de la hauteur et qu’on regarde la filière, en plus des 204 000 tonnes de production, l’approvisionnement du marché est complété par 18 671 tonnes d’import (69 % du Chili, 72 % en conserve). 62 % des volumes passent sur le marché du frais, 38 % sont transformés et 81 473 tonnes sont exportées (72 % en frais, 46 % vers l’Italie, 42 % vers la France). Finalement, le marché espagnol représente 167 404 tonnes. Originalité espagnole, les moules en conserve affichent un taux de pénétration de 18,21 %, contre 15,54 % pour les fraîches. Les moules fraîches, quant à elles, connaissent une baisse deleur succès depuis 2017, avec un léger rebond en 2020 pendant la crise du Covid.

Au détail, les moules fraîches sont vendues en moyenne à 3,30 euros/kg TTC. Le prix producteur est de 0,66 euro et de 1,35 euro en sortie de station de traitement. L’ensemble de la chaîne de valeur (transport, plateforme logistique, main-d’œuvre…) coûte ensuite 1,65 euro, dont 0,11 euro de marge brute pour le distributeur. Dans les magasins spécialisés de Madrid, le prix au détail est de 5,10 euros/kg TTC (4,64 euros HT), dont 2,50 euros en prix de gros et 0,90 euro en prix producteur.

 

Vincent SCHUMENG

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