Les quotas 2025 sur la sole sont très limités pour les pêcheurs. Dans le golfe de Gascogne, ils sont au niveau de 2024, à 2 231 tonnes pour la France, « un niveau très bas » selon Julien Lamothe, directeur de l’organisation de producteurs From Sud-Ouest. Concernant le quota de Manche-Est, en baisse, « il devient contraignant par rapport au niveau de captures ». Enfin en mer Celtique, la difficulté pour les chalutiers hauturiers est de gérer les captures accidentelles et accessoires de soles. Globalement, en France comme partout en Europe, les quotas et les ressources de poissons plats sont à la baisse. C’est le cas dans des pays historiquement tournés vers ces espèces comme la Belgique ou les Pays-Bas. « Il y a un faisceau d’indices qui met en cause la pollution terrestre, ce déclin intervient malgré nos mesures de gestion », pointe Julien Lamothe. Il précise que le plan de sortie de flotte de 2023 n’a pas d’incidence sur ces espèces.
Les conséquences sur le marché sont très nettes : « Il y a une rupture dans les prix dans les criées du golfe de Gascogne depuis la chute du quota en 2022, détaille Julien Lamothe. Le marché se tient grâce à une tension sur les volumes et nous n’observons pas d’invendus sur la sole. »
En frais, les ventes de sole se chiffrent à 1 106 tonnes en 2023 (– 17,9 % par rapport à 2022), au prix moyen de 24,6 euros/kg (+ 2,6 %). Selon France AgriMer, il s’agit de l’espèce la plus chère sur le marché, devant le turbot, le saumon ou le thon. La sole affiche un taux de pénétration de 4,2 %, avec en moyenne 2,1 actes d’achat par acheteur durant l’année 2023. Sur cette espèce, la GMS pèse pour 45,9 % des ventes. La consommation en volume est dominée par la région parisienne (indice volume 250, 100 étant la moyenne), les classes aisée (indice volume 210) et moyenne inférieure (indice volume 140), les plus de 65 ans (indice 250) et les foyers sans enfants (indice 150).
Outre la sole, toutes les espèces de poissons plats débarquées en France sont à la baisse (sauf le céteau, qui pèse 491 tonnes de débarques). Une tension sur les volumes qui nourrit l’inflation sur la sole, faute d’alternatives disponibles. Notons que le volume d’import, qui s’élève à 2 098 tonnes, représente environ 50 % du marché français de la sole, avec comme principaux fournisseurs le Royaume-Uni (1 049 tonnes) et les Pays-Bas (503 tonnes). Par ailleurs, la France a exporté 1 279 tonnes de sole en 2023 en frais, les Pays-Bas 551 tonnes, l’Espagne 246 tonnes, l’Italie 236 tonnes et la Belgique 109 tonnes.
Vincent SCHUMENG