Tilapia : de l’Asie à l’Afrique, star de l’aquaculture mondiale

Le 15/05/2023 à 9:08 par La rédaction

Première espèce de l’aquaculture mondiale, le tilapia du Nil, Oreochromis niloticus, s’adapte à tous types de systèmes d’élevage : intensif dans le lac Victoria, extensif dans les rizières et étangs chinois… En 2020, selon la FAO, la production mondiale de tilapia du Nil s’élève à 4,8 millions de tonnes, environ 5 % de la production mondiale de produits de la mer. Les principaux producteurs en volume sont la Chine (25 %), l’Indonésie (25 %), l’Égypte (23 %), le Brésil (6 %)
et la Thaïlande (5 %). Au total, l’Afrique représente 29 % de la production. Cette dernière est donc répartie en deux pôles, l’Asie et l’Afrique, chacun sur un modèle et des marchés différents.

Guillaume Le Reste, directeur de la société de conseil en nutrition aquacole Halieutica, détaille ces spécificités : « La production africaine, notamment égyptienne, est largement subventionnée et destinée à la consommation domestique. Les productions asiatique et chinoise sont davantage tournées vers l’export, vers les États-Unis et le Mexique principalement. L’Europe représente 10 à 15 % des exports chinois. » Des projets d’élevage se développent en Afrique de l’Est, grâce à des investissement étrangers, pour assurer la souveraineté et la sécurité alimentaire de ces pays. Le principal enjeu en Afrique réside autour de l’aliment : « Il y a deux options : soit on importe l’aliment ce qui est coûteux et peu durable, soit on fait avec les matières premières et les technologies disponibles. Il y a un fort enjeu de formation des éleveurs pour optimiser l’alimentation et limiter les pollutions. Ces dernières témoignent toujours de mauvaises pratiques d’élevage. »

L’export asiatique se fait sur deux segments : entier éviscéré congelé en bloc ou IQF et filet congelé IQF. En Afrique, la problématique de la chaîne du froid limite le développement de l’export et du marché, mais le tilapia salé et saumuré peut s’exporter sur le continent. « L’enjeu en Afrique est de remplacer l’import par la production locale, développe Guillaume Le Reste. Le tilapia est une espèce adaptée au développement de l’aquaculture en Afrique. La priorité, c’est de maîtriser et de développer cette production. »

Vincent SCHUMENG

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