Zoom sur quatre entreprises d’aquaponie

Le 21/12/2020 à 11:05 par La Rédaction

 

Zoom sur quatre entreprises d'aquaponie.

 

❱ Guillaume Schlur
Ferme aquaponique de l’Abbaye de Normandie (Fada)

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« J’ai eu l’idée de me lancer en aquaponie en 2015, je disposais déjà du foncier et d’une serre. J’ai lancé une étude avec aquaponie.net en 2016, puis j’ai débuté ma production en 2017 : des truites, de la salade et des aromatiques, ainsi qu’un atelier de transformation. Je me suis agrandi en 2018, avec l’aide du Feamp en tant que pisciculteur. J’ai opéré un changement stratégique en 2019. Je transforme ma truite en filets fumés. Ce qui fait tourner la ferme aujourd’hui, c’est le poisson. Je me verse un salaire régulier depuis janvier 2020. J’ai créé un drive fermier en avril, face au Covid-19, et à la demande sociétale. J’écoule ma production à 80 % en vente directe, et un peu auprès des restaurateurs. Il faut se diversifier, ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Et être conscient de ce pas de temps long, et faire preuve de flexibilité et d’adaptation. Mais je n’ai pas l’impression de travailler ! »

 

 

❱ Noémie Charpentier
Ferme aquaponique de l’Abbaye 88

 

«J’ai créé ma ferme le 1er février 2019 dans les Vosges, dans un ancien bâtiment agricole de mes grands-parents. J’aime les défis ! J’y élève des poissons rouges et des carpes koï pour l’ornement, et des tanches et carpes communes pour la consommation. Je les nourris de mes déchets végétaux : fanes de carottes, restes de salade... Je cultive de tout, tomate, haricot, concombre, courgette, radis, carotte, ail, oignon, fraise, mâche. Je vends en direct à la ferme aux particuliers, les vendredi soir et samedi matin, au prix du bio. Sur mon site internet lavenirestdanslassiette.fr, on peut passer commande, avec en retrait en casier, sans contact, ça a explosé pendant le confinement. Ma ferme, pédagogique, accueille aussi un public large, scolaire notamment. Ça me fait des centaines d’ambassadeurs ! Et j’aime que ce soit un lieu ouvert, vivant. Je gère seule la ferme, entourée de ma famille. L’administratif prend plus de la moitié de mon temps, mais maintenant, je peux embaucher, ça me soulagera. »

 

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❱ Félix Haget
Ferme aquaponique Eauzons!

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« Nous sommes neuf associés fondateurs dans cette ferme de démonstration dans le Gers. On produit nos propres alevins dans une écloserie à côté de Luçon : du saumon de fontaine, une espèce complexe. Notre souche sera bientôt sur le marché. Le site sur 1 600 m2 est un pilote au 1/6 avant de monter des fermes modèles d’un hectare, au prix estimé à 2 millions d’euros. Il occupe trois personnes. La vente a démarré il y a quatre mois, aux particuliers pour 25 % du chiffre d’affaires, et aux restaurants, dans un rayon de 30 km. Notre laboratoire de transformation nous permet de produire du caviar, de la soupe, des rillettes. Il faut avoir les reins solides pour conduire de tels projets. On teste aussi un modèle avec des espèces tropicales, car ça peut être pertinent, couplé à des centrales à biomasse ou des méthaniseurs, pour récupérer de la chaleur fatale. Notre objectif est d’installer et d'exploiter deux fermes d’un hectare dans les cinq ans, à Pau et à Toulouse, et pourquoi pas franchiser derrière. Il pourrait y avoir quatorze emplois par ferme. »

 

 

 

 

 

❱ Guillaume Dekoninck
Ferme aquaponique Echo Village
 

« Le projet est sur un ancien site horticole de 13 000 m2, à environ 10 km de Lille. Il combinera de l’aquaponie sur 3 600 m2 (légumes et truite arc-en-ciel), de la transformation (fumaison, tartare), de la distribution (drive), un lieu de coworking et de l’habitat. Ce sera aussi un site pédagogique de sensibilisation (visites payantes). Et un lieu d’inclusion par le travail, avec des stages de réinsertion en fermes pour des jeunes en prison, financés par le ministère de la justice. Le budget est de 3,5 millions d’euros, je mets 100 euros d’apport... Il faut les bons partenaires techniques et financiers. Je rassemble des financements en fonds propres, quasi fonds propres et des prêts d’honneur, participatifs et classiques : subventions du Feader (construction de serres) et du Feamp (ateliers de transformation), BPI France, Nef, Caisse solidaire, autonomie&solidarité (entrée au capital en fonds propres), chambre d’agriculture, Cigales, France active (prêt d’honneur), Mimosa (crowdfunding, 300 000 euros). Chaque soutien fait effet boule de neige. Au final, j’emprunte 400 000 euros à deux banques, couverts par la BPI sur la moitié. Le retour sur investissement est prévu au plus tard en dix ans, en rassemblant plusieurs sources de revenus sur le même espace. »

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Retrouvez notre dossier Événement : L’aquaponie se professionnalise à grands pas

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