La RSE (responsabilité sociétale des entreprises) fait parfois peur. Le GIE Opale Achats, dans le cadre d’un projet plus vaste sur le sujet financé par le Galpa Littoral Opale, a fait réaliser des auto-diagnostics pour les entreprises de la filière, basées dans le Boulonnais. À la grande surprise de certaines, elles pratiquaient la RSE sans le savoir.
« On le pressentait mais les chiffres en attestent désormais : les entreprises pratiquent déjà certains piliers », sourit Aymeric Chrzan secrétaire général du Syndicat des mareyeurs boulonnais et du Syndicat national des saleurs-saurisseurs. Dans le cadre d’un projet qui vise à les doter d’outils RSE, une campagne d’auto- diagnostics, confiée au Pôle Aquimer, a été réalisée. Une grille de 50 questions, issue de la trame proposée par l’UMF (Union du mareyage français) et de la norme ISO 26 000, a servi de base aux entretiens menés avec les dirigeants. Le nombre de répondants (118) témoigne à lui seul de l’appétence, ou du moins de la curiosité, pour la RSE, thématique qui ne fédérait pourtant pas par le passé. Pour établir un baromètre de la maturité des entreprises interrogées, des notes moyennes ont été attribuées par pilier. Bien loin des clichés qui collent à la peau de la filière, ce sont les droits de l’homme et les conditions de travail qui ont obtenu le meilleur score, reflet des efforts réalisés pour fidéliser le personnel ainsi que de la forte présence d’entreprises familiales au management participatif. La moins bonne note : la gouvernance… Notamment parce que beaucoup d’entreprises ignorent que certaines de leurs actions sont valorisables, telles que leurs autorisations d’exploiter ou la politique de qualité, de traçabilité et de protection des consommateurs. En termes de gouvernance, la formalisation pèche. « L’opération va permettre aux entreprises de valoriser ce qu’elles font déjà auprès de leurs clients », conclut Aymeric Chrzan. Et au-delà des lourds investissements, de se poser des questions, selon le prisme RSE, sur les petites actions quotidiennes qui peuvent durablement transformer les pratiques.
Marielle MARIE