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Paradoxe : à l’heure où l’on parle d’aquaculture durable, Aqua 2018 – le forum aquacole mondial qui s’est déroulé à Montpellier du 25 au 29 août – a récompensé une étude sur le tilapia transgénique aux États-Unis. Choix porté en grande partie par l’organisation américaine du congrès (World aquaculture society, Was) en opposition à la vision européenne portée notamment par Denis Lacroix, en charge de la prospective à la direction scientifique de l'Ifremer, et Peter Bossier, directeur du laboratoire d’aquaculture à l’université de Gand (Belgique). « Si l’aquaculture veut répondre aux changements climatiques, il faut s’occuper d’éducation, soulignent-ils conjointement. La consommation des produits de la mer connaît une très forte croissance depuis 30 ans, mais le quantitatif n’est plus un enjeu. On sait produire davantage de poissons, de protéines. Ces dernières décennies, nous sommes passés des mots clés économie à environnement et écosystèmes. On doit désormais s’occuper d’éthique. » Et de pointer que la sélection naturelle assistée par les marqueurs génétiques, pratiquée par les laboratoires européens, est « aussi robuste et bien plus durable ». Un point de vue partagé par de nombreux participants, comme l’ont prouvé les discussions lors du Forum de la conchyliculture française, le 28 août, ou les ateliers du programme de recherche européen sur les maladies des coquillages Vivaldi. Avec, là encore, des points de vue tranchés du côté du nouveau monde. Témoin, la Nouvelle-Zélande mise uniquement sur des huîtres triploïdes et des écloseries en système fermé pour assurer sa biosécurité conchylicole. Hélène SCHEFFER
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