Richard, Pierre-Marc et Mathieu s’activent dans la salle de tri de l’Arpège, entré en exploitation en octobre 2015 à Boulogne-sur-Mer.
Une meilleure ergonomie pour un poisson de qualité, telle est l’une des nombreuses ambitions de ce « chalutier du futur », polyvalent mais pratiquant essentiellement le métier de la senne. Une technique de pêche reconnue pour la qualité des poissons débarqués : ils ne sont quasiment pas traînés dans le chalut, contrairement au chalutage de fond classique. Et, afin de conserver cette qualité initiale des captures, les concepteurs de l’Arpège ont voulu optimiser le traitement du poisson à bord.
L’organisation spatiale est donc différente de celle d’un chalutier étaplois classique. Quand sur les bateaux d’une taille équivalente (22 à 25 m), les poissons sont travaillés dans le prolongement du pont, là, la salle de tri est située au niveau inférieur. Étanche aux intempéries, elle offre donc un meilleur confort à l’équipage. Seul bémol, l’insonorisation y fait défaut, contrairement à celle, remarquable, de la passerelle et des espaces de vie.
Les captures virées sur le pont supérieur sont réceptionnées dans une baille à poissons et récupérées ensuite pour le tri par un tapis convoyeur. L’espace a été optimisé pour accueillir un maximum de caisses et permettre un tri par espèces et par tailles.
La cale, située dans le prolongement de la salle de tri, réduit la manutention des caisses. Le poisson est ensuite conservé de façon bien homogène au moyen de « glace liquide », qu’il faut maintenir à l’état de sorbet : ni vraiment liquide ni vraiment solide. Une technique innovante pour un bateau de cette catégorie, mais dont la gestion délicate s’avère plus chronophage que prévu. En mars, après cinq mois d’exploitation, cela reste une préoccupation d’importance pour l’équipage.
Moins de manutention mais davantage de techniques : c’est cela, la pêche du futur.
Lionel FLAGEUL