Depuis trois ans, l’Ifremer, le CNRS et trois universités françaises travaillent ensemble, au sein du projet Comanche à percer les mystères de la dynamique des populations de coquilles Saint-Jacques. L’enjeu est d’importance, notamment pour les flottilles côtières de la Manche : la Pecten maximus est leur première espèce débarquée en volumes comme en valeur.
Mais alors que les apports se limitent à 25 000 ou 30 000 tonnes par an face à une demande française de coquilles dépassant 125 000 tonnes, les cours de la Pecten maximus ne dépassent guère les 3,20 €/kg.
Face à ce constat, les premières préconisations du projet Comanche seraient de limiter les captures en début de saison, soit en octobre, pour mieux les valoriser entre décembre et janvier au moment où la demande est la plus forte, repas de fête obligent. Nul doute que les résultats du projet de recherches attendus pour juillet 2014 se pencheront plus en détail sur le sujet de la commercialisation, part non négligeable de l’économie de la filière dont l’impact sur la ressource est presque aussi important que les proliférations de microalgues toxiques.
Un sujet sur lequel les équipes du projet se sont penchées en mettant au point une technique, la Phytochip, pour identifier en moins de quatre heures leur présence. Cela évite les sorties en mer inutiles et le rejet de coquilles non consommables.
Enfin, un des autres grands volets du projet Comanche consiste à comprendre les migrations des mollusques et les connexions des gisements entre eux. Premiers constats : si les coquilles adultes ne se déplacent pas de plus de 30 mètres, les larves, elles, peuvent se déplacer bien loin. Une connaissance à maîtriser pour assurer une gestion globale de la ressource en Pecten maximus.
C. ASTRUC