GMS, industries agroalimentaires, entrepôts logistiques…, tous ces établissements fonctionnent avec des factures énergétiques consacrées entre 40 et 60 % aux seuls besoins frigorifiques. Axima réfrigération, pôle froid de Cofely Axima (groupe GDF-Suez), s’est engagé dans le cadre du 6e appel à manifestation d’intérêt (AMI) du programme Total/Ademe 2010, à les accompagner pour réduire cette dépense.
Avec un budget de 800 000 euros et quatre brevets déposés par Michel Barth et Michel Leprieur, son pôle Marine de Lorient a réalisé un générateur industriel de coulis de glace par hydro-raclage. Il utilise la technologie des échangeurs à plaques, avec un fluide frigorigène standard (R134a, NH3, CO2) et une puissance de 150 kW à plusieurs MégaW. « Nous proposons une solution de réduction des fluides frigorifiques par production de froid indirect, explique Michel Leprieur. Nous confinons le coulis de glace et le véhiculons à la demande, via des fluides indirects bon marché ». L’idée originale de ce projet est en effet de stocker le coulis de glace dans un ballon isolé. Ce coulis est un fluide frigoporteur dont la température peut varier de - 40 à - 5 °C. Il transporte quatre fois plus d’énergie frigorifique que l’eau glycolée et il a un faible impact environnemental. Le stockage permet de réduire la demande énergétique des compresseurs frigorifiques qui évitent de fonctionner pendant les périodes de forte consommation électrique, là où l’énergie coûte le plus. La fusion des cristaux de glace améliore en plus le refroidissement. Ce coulis est ensuite acheminé par un système de pompe, vers les lieux d’utilisation.
Un générateur pilote va être installé en 2015 chez Celtic, une usine bretonne de plats préparés. Les GMS sont intéressées, mais les halles à marée ou les zones portuaires par exemple, pourraient constituer des clientes potentielles. Ce nouveau système économique est en adéquation avec le programme 3x20 de la transition énergétique de l’Union européenne : réduire de 20 % les gaz à effet de serre ; recourir à 20 % d’énergies renouvelables ; et accroître de 20 % les énergies renouvelables d’ici à 2020.
D.GUILLOT