Cette année encore, les taux admissibles de capture de cabillaud en mer de Barents ont été revus à la baisse par la Norvège et la Russie. Ils suivent ainsi l’avis des scientifiques pour assurer la pérennité de l’espèce. Au total, 725 000 tonnes de quotas ont été allouées pour 2019, soit 50 000 tonnes de moins que pour 2018. Impliquée à la pêche comme à la vente, la Compagnie des Pêches Saint-Malo anticipe une baisse de son activité de « 13 %, soit 200 tonnes de filets en moins par rapport à 2018 ». L’entreprise pressent, comme François Labulle, acheteur chez Brake, que « la diminution des quotas induira une hausse des prix à l’achat, et donc à la revente ». Cela dit, comme l’explique Yannick Le Peillet, directeur commercial de la Compagnie des Pêches Saint-Malo, « le déséquilibre entre la production de cabillaud et la demande est déjà net. Cette nouvelle baisse des quotas va alourdir la tendance. Même si c’est surtout la hausse des prix des carburants qui explique la hausse des prix de la matière première. Chez nous, le poste carburant a grimpé de 40 % ». Frais Embal, qui s’approvisionne en cabillaud dans tout l’Atlantique nord-est prévoit une augmentation des prix « à deux chiffres ». Son directeur commercial, Florent Delepierre, craint que « les consommateurs ne se détournent du cabillaud. Tout dépendra des prix du saumon ». Quand ce dernier est très cher, une partie des consommateurs s’oriente vers les poissons blancs, cabillaud en tête. Et vice versa. En 2017, le différentiel de prix à l’étal entre le saumon et le cabillaud était de 3,30 euros/kg, contre 2 euros en 2016. Le cabillaud a recruté des acheteurs, notamment en LS, quand le saumon a perdu des parts de marché. Mais si les deux espèces sont chères, alors cela peut devenir une opportunité pour les poissons français moins connus. Guillaume JORIS
|
Évolution des quotas
Afin de maintenir une gestion durable |