Mortalité, abattage, vente précoce… Le bloom de microalgue toxique chrysochromuline, constaté mi-mai en Norvège au nord du Nordland et au sud du Troms, a bousculé le marché du saumon. Première conséquence : il a, dans un premier temps, anticipé des pertes, donc de la rareté, et les prix ont augmenté de 5,7 % pour passer à 6,70 euros/kg. Mais l’algue tueuse menaçant plutôt d’asphyxie les saumons que de mort subite, les producteurs ont reçu l’accord des autorités norvégiennes pour procéder à des abattages préventifs. Beaucoup ont alors mis sur le marché des tailles 2-3 kg à des prix plus bas qu’habituellement. Jean-Pierre Gonda, PDG de Lerøy France, évoque 55 Nok (5,68 euros) pour cette taille, contre 65 Nok (6,72 euros) pour des 4-5 kg et plus. Soit un écart d’environ 1 euro. « La clientèle habituée à investir dans des gros spécimens, qui offrent un meilleur rendement, a profité de cet écart plus conséquent qu’à l’accoutumée pour acheter des plus petits. » Pour le PDG, « nous n’avons pas assisté à un choc, comme avait pu le connaître le Chili, et l’épisode semble s’éloigner ». Pour lui, les quelques milliers de tonnes mises sur le marché en urgence auront surtout permis de réaliser des promotions et de remplir un peu les frigos des fumeurs. Prochaine étape dans quelques mois, aux dates auxquelles ces stocks auraient dû arriver sur le marché à la bonne taille… Pénurie et hausse des prix en vue ?