Quelques jours avant les fêtes de fin d’année, les représentants de la filière halieutique de Boulogne-sur-Mer ont tenu une conférence de presse pour parler de la « robustesse » de la zone économique Capécure. Celle-ci compte près de 200 entreprises de la filière avec la pêche, le mareyage, la transformation ou la logistique.
« Cette fin d’année est exceptionnelle », a insisté Olivier Leprêtre, président du comité régional des pêches. En effet, depuis quelques mois, les populations de seiche et encornet connaissent une explosion en Manche, après un été particulièrement chaud. Leur vente est également « exceptionnelle ». « Par rapport à 2019, notre année de référence d’avant Covid et Brexit, on a doublé les volumes de la seiche en passant de 670 tonnes à plus de 1 400 (données du 19 décembre 2022, NDLR). En valeur, on note une progression de 147,5 % », résume Alain Caillier, directeur délégué du port de Boulogne-sur-Mer. L’encornet et la coquille Saint-Jacques enregistrent également des hausses significatives en tonnage et en valeur. Côté transport, Philippe Lemaire, directeur d’agence chez Compromer-Delanchy a évoqué le passage de 150 semi-remorques par jour pendant la période de Noël. « Tous les jours, avec les autres sociétés, on passe 6 à 7 fois le tonnage de Rungis », vante-t-il.
En quelques mots, à en croire les professionnels et les politiques locaux, la filière se porte bien malgré l’inflation, le contexte économique difficile et le plan d’accompagnement individuel Brexit (le plan de sortie de flotte, NDLR) qui menace la pêche. « Contrairement aux autres régions de France, les conséquences de ce plan de sortie de flotte devraient être moindres pour nous », estime Thierry Missonnier, directeur de l’organisation des producteurs From Nord. Face aux difficultés persistantes, notamment dans le recrutement, les professionnels tentent de « s’adapter » et de trouver des solutions à long terme.
Darianna MYSZKA