La vague de chaleur qui s’abat en France et dans le monde n’est pas sans conséquences pour les professionnels de produits de la mer. Avec le coût de l’énergie en hausse et la baisse de consommation, la période est compliquée pour les poissonniers.
« L’impact principal de la canicule, ce sont les coûts énergétiques qui explosent », insiste José Rodrigues, directeur général de la Coopérative artisanale de poissonniers professionnels, qui regroupe 150 poissonniers. La glace, la climatisation, les brumisateurs pour éviter le dessèchement des produits ou encore les comptoirs réfrigérés font grimper la note. « Pendant les grosses journées, on compte de 10 à 15 % de dépenses en plus sur la partie énergétique », évoque le professionnel, par ailleurs représentant de poissonniers auprès de l’Opef (Organisation des poissonniers écaillers de France).
Consommation et ressource
Les fortes chaleurs ont un autre effet négatif. « La consommation baisse en volume et se concentre sur des espèces “à griller” », déclare Aymeric Chrzan, secrétaire général du syndicat des mareyeurs à Boulogne-sur-Mer. Selon José Rodrigues, en cette période les poissonneries notent, en moyenne, une baisse de consommation de 20 à 30 %. Les produits les plus recherchés restent le bar et la dorade, des espèces idéales pour les grillades, ainsi que les produits frais.
À cette problématique s’ajoute le manque de la ressource. Récemment, plusieurs gisements de coques ont noté une grande mortalité des coquillages. C’est notamment le cas en baie de Somme nord, dans les Hauts-de-France, où la pêche à pied a même été suspendue. Si la cause de cette mortalité est toujours étudiée par l’Ifremer, les professionnels soutiennent qu’il s’agit du réchauffement climatique. « Nous avons constaté un grand envasement des gisements puis un grand orage a été suivi par un coup de chaud à la marée basse », explique Antoine Meirland, un des gardes-jurés du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) des Hauts-de-France.
Comment les poissonniers peuvent-ils se préparer à de nouveaux épisodes caniculaires ? Pour José Rodrigues la réponse se trouve dans l’évolution des produits à vendre : « Il faut miser sur les produits transformés et axés sur les grillades ».
Darianna MYSZKA