Consommer local : un mot d’ordre passé largement pour aider les entreprises à passer le cap. En Bretagne, le site Allolamer.bzh, lancé le 22 avril par l’association Breizhmer, permet de localiser les points de vente des produits de la mer frais et bretons sur une carte : poissonniers fixes ou ambulants, pêcheurs ou conchyliculteurs réalisant de la vente directe… Cet annuaire des pages bleues donne leurs coordonnées et horaires et précise s’ils proposent la livraison.

En 48 heures, le site comptait une petite soixantaine de détaillants inscrits. Et le double à la mi-mai. « J’ai reçu  trois coups de fil grâce à la plateforme le lendemain de mon inscription », témoigne le mareyeur Jean-René Cadalen, de Brest Marée, qui a une boutique au port de Brest et vend en ligne.

Allolamer a été accéléré par la crise du Covid-19 pour lutter face à l’effondrement du marché et orienter le public vers les producteurs locaux. Par solidarité et pour le réconfort ! « Actuellement, j’expédie de la langoustine vivante, ou encore du bar de ligne, à des Parisiens, qui témoignent du plaisir que ça leur donne en cette période », racontait Jean-René Cadalen durant le confinement. De quoi maintenir 10 à 15 % de son chiffre d’affaires normal.

Ce service est amené à perdurer, « il répond à l’évolution des mentalités », souligne le mareyeur. « Allolamer répond aux attentes de proximité et d’authenticité », renchérit Sylvain Cornée, mytiliculteur en baie du mont Saint-Michel.

Dans la foulée, le 24 avril, Pavillon France annonçait un service national équivalent. Une carte interactive indique les commerces de détail ouverts, la possibilité de commander ou de se faire livrer, etc. En y ajoutant les entreprises de mareyage en activité.

Ces initiatives se multiplient. Pleine Mer recense ainsi la vente directe de pêcheurs, et Envie de mer les ventes par les conchyliculteurs. Tandis que Normandie Fraîcheur Mer a élaboré une carte des lieux de vente des pêcheurs, poissonniers, rayons de marée, mareyeurs et restaurateurs : Du poisson à la carte. Et ce, en plus de cartes plus généralistes, comme celle de la CCI Littoral Hauts-de-France, qui ont recensé les établissements ouverts durant le confinement.

Solène LE ROUX