La semaine dernière, des traces de bactérie Listeria ont été découvertes dans des filets de haddock fumé sous vide skin 200g de la saurisserie boulonnaise Bourgain et Fils. Il s’agit de produits distribués dans les magasins Carrefour et Leclerc avec une date de péremption fixée au 23 avril. Seulement le lot 133135, fabriqué le 18 mars, est concerné, soit 180 kilos. L’information concernant cette découverte a été publiée le 13 avril sur le site rappel.conso.gouv.fr. Le site précise que la présence de Listeria monocytogenes relevé dans le lot incriminé est inférieure à 10 UFC (unité formant colonie) par gramme. Le seuil réglementaire de contamination pour les produits crus est, lui, fixé à 100 ufc/g.
Cela a suffi pour que les médias locaux et nationaux s’emparent du sujet, surtout après une récente série noire de contaminations d’aliments chez Buitoni ou Kinder. « Cet acharnement médiatique est malheureux car il s’agit seulement des traces », se désole Pascal Bourgain.
Informé par Carrefour après des prélèvements réalisés régulièrement sur différents type de produits, Pascal Bourgain a contacté les services vétérinaires pour convenir du rappel des produits. Au total, 950 barquettes distribuées ont fait l’objet d’un rappel. Pour le moment, les services ne sont pas venus faire le contrôle dans son atelier. Pour ce gérant boulonnais, c’est un signe de confiance.
Depuis ce rappel, Bourgain et fils poursuit les analyses sur d’autres produits. « Ce mardi, on a reçu 20 rapports positifs », souligne Pascal Bourgain. « Les professionnels, nos clients, savent que ce sont les choses qui arrivent. Mais le consommateur aura un doute », s’inquiète le gérant.
Il reste pourtant serein quant à l’avenir de sa société : « Nos clients savent qu’on ne prend pas les choses à la légère. On fait très attention à la propreté, nos employés font le maximum ». Bourgain et fils dépense, chaque année, 135 000 euros pour l’hygiène, la qualité et le nettoyage soit environ 3 % de son chiffre d’affaires. « Puis, la Listeria n’est pas un signe de malpropreté. Elle se développe quand elle n’a pas beaucoup de concurrence par rapport aux autres bactéries » , explique Pascal Bourgain.
Il faut dire que Listeria , il n’en dort pas la nuit depuis 2014. Cette année-là, des traces de Listeria avaient déjà été découvertes dans des lots de saumon fumé de l’entreprise. La saurisserie a été, à l’époque, contrainte de fermer pendant trois semaines. « Depuis, nous avons investi 1,5 M€ pour continuer à produire, pour garder les employés. Cette entreprise c’est mon bébé. On va sortir de cette difficulté », déclare le patron.
Darianna Myszka