Malgré l’accord sur le Brexit, le mareyage boulonnais reste inquiet concernant la « fluidité des échanges ». Leurs réactions dans les premiers jours sont mitigées.
Pour Georges Thomas, président du syndicat des mareyeurs, la question de certificat de capture reste prioritaire. « Nous sommes pour le moment dans l’impossibilité d’exporter sur la Grande-Bretagne. Il faut se dépêcher car on ne peut pas se permettre de perdre ce marché », estime-t-il. Au début de la semaine, Stéphane Pruvost, président de la société JP Marée se disait « soulagé » par l’ouverture du Sivep 24 h/24. « Il est encore trop tôt pour voir l’impact du Brexit car on ne sait pas comment le flux va se repartir mais on s’adaptera. »
Sauf que, ce mercredi 6 janvier, certains professionnels constataient déjà les premiers problèmes. La réaction de Stéphane Level, directeur des Pêcheries des Hauts-de-France était immédiate : « C’est une catastrophe. » Des retards considérables de la marchandise l’empêchent de travailler. « Cela fait plus de 24 heures que huit tonnes du poisson frais, venus d’Angleterre, sont bloquées à la douane, ici, à Capécure. Ça démarre mal », précise-t-il. La raison ? Le manque de documents nécessaires. Il craint l’impact à long terme. « Les acheteurs sont coincés. Si ça continue, on sera obligé de trouver des marchés de substitution. Mais les grands perdants seront les Anglais. »
Plaque tournante du poisson en Europe, la zone Capécure à Boulogne-sur-Mer avait accueilli deux ministres dès le 1er janvier : Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics et Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes. Marc Despertez, directeur de l’usine Capitaine Houat à Boulogne, voit dans cette visite « un signe fort d’engagement » de l’État. Mais qui n’a pas suffi à rassurer la filière.
Darianna MYSZKA