La possibilité d’approvisionner le marché en produits décongelés garantit aux acteurs de la filière un prix et une régularité des volumes à leurs clients, quelles que soient la saison ou la météo. Pourtant, très peu sont dotés d’un tunnel de décongélation. Pour leur apporter ce service, Frédéric Lefour, négociant à la tête de Norsea, et Michel Pallu se sont associés. S’appuyant sur les résultats du projet Decongelaqua labellisé par le pôle de compétitivité Aquimer, ils ont investi 175 000 € dans une cellule conçue par le Britannique Afos, avec programmation Siemens par écran tactile, 450 000 € au total dans l’aménagement des locaux : « l’outil le plus polyvalent, le meilleur qualitativement et le plus économique. »
Céphalopodes, saint-jacques, crabes, longes de thon et, bien sûr, les poissons de la pêche locale (merlan, maquereau ou sole)… déjà vingt espèces sont référencées, leur protocole validé. Selon les produits, la décongélation s’effectue à des températures différentes par air pulsé et hygrométrie saturée. Ainsi le thon se décongèle uniquement par ventilation. Le flux d’air rotatif agit de façon uniforme sur les longes placées sur des plaques ondulées d’inox. L’opération démarre à une température comprise entre 20 et 30° pour descendre au fur et à mesure du cycle. L’outil est peu consommateur d’énergie et d’eau (40 litres par cycle).
Opérationnel depuis la fin 2013, il est au service de tous en France et à l’étranger. « On décongèle des thonidés pour l’espagnol Tunamar, de l’encornet pour un mareyeur du sud de la France, du merlan ou du pélagique pour les Boulonnais, explique Frédéric Lefour. Situés à quelques heures de route du Benelux, à moins de 24 heures de Londres et à moins de 48 heures du Danemark, nous jouissons d’une position centrale et d’une grande flexibilité pour décongeler des produits en provenance ou à destination d’une partie de l’Europe. » Le produit est livré entier en vrac au mareyeur qui va le fileter, ou conditionné et emballé sous atmosphère modifiée ou sous vide.
Benoît LOBEZ