ÉTAT D'URGENCE DANS LA FUMAISON

Le 09/08/2013 à 9:49 par La Rédaction

 

La fermeture du site de Marine Harvest à Poullaouen, la défaillance de Marcel-Baey et le placement de Ledun pêcheurs d’Islande en redressement judiciaire fait plus qu’inquiéter les autres fumeurs français, qu’ils appartiennent au syndicat national des industries du saumon et de la truite fumés (STF) ou non. « Sur le premier trimestre, les cours du saumon norvégien se sont établis à 5,20 € le kilo contre 3,50 en février 2012. Aujourd’hui, on le voit parfois grimper à 6 €, rappelle Pierre Commère, secrétaire général du STF. Or le saumon représente 70 % du coût de revient d’un saumon fumé. »

Si les drames vécus par les sites bretons de Marine Harvest, par LPI ou Marcel-Baey peuvent avoir diverses origines, il reste que ne pas pouvoir répercuter immédiatement une hausse de 70 % des cours d’une matière première principale fragilise. S’il ne peut confirmer la reprise des négociations de ses membres avec la grande distribution, Pierre Commère a bon espoir que l’alerte ait été entendue. En jeu : plus de 3 000 emplois.
Car le décalage entre l’offre de saumon et la demande ne se résorbe pas. Les capacités de production de la Norvège, de l’Écosse ou de l’Irlande atteignent leurs limites, tandis que la production chilienne ne revient pas à ses niveaux d’avant crise de l’Isa (Infectious salmon anemia). Et les captures de sauvage ne sauraient être suffisantes pour satisfaire une demande mondiale toujours en hausse de saumon fumé ou frais.

Dans ce dernier, face aux mêmes hausses, les entreprises sont mieux protégées par la culture de négociation des cours, qui s’ajustent au moment des arrivages. Aussi, ce n’est pas pour des soucis de rentabilité que Marine Harvest cherche à vendre le site de Rolmer, à Challans, mais bien pour d’autres raisons. Idem pour le site de Châteaugiron, en Ille-et-Vilaine.

C.ASTRUC

 

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