LA RECHERCHE AQUACOLE SE DÉVELOPPE AU CHILI

Le 16/04/2013 à 14:28 par La Rédaction

 

La baie de Tongoy au nord du Chili offre un terrain d’essais grandeur nature aux jeunes chercheurs du centre de transfert technologique (CDTT) de Fundacion Chile. Située dans la région sèche de Coquimbo, la baie est le berceau de l’élevage de coquille Saint-Jacques mais les revers subis par les producteurs ont orienté les travaux vers d’autres espèces.
Les efforts ont d’abord porté sur les mollusques avec la production de larves d’huîtres creuses, diploïdes et triploïdes. « Les conditions sanitaires sont strictes, ce qui permet de garantir l’absence de pathologies du naissain que nous exportons en Afrique du sud, en Namibie, au Mexique et au Brésil ainsi qu’en France » explique Marcela Ureta, directrice de projet au centre de Tongoy, considéré comme le premier centre chilien de recherches aquacoles.

La création d’une écloserie commerciale, Cultivos Marinos SA, permet d’étendre la production de naissain triploïde.
Les recherches sur la triploïdisation des mollusques s’élargissent ensuite aux coquilles Saint-Jacques (Argopecten purpuratus) avec la production de naissain triploïde. « L’intérêt est de produire une noix plus grosse et sans corail, notamment pour exporter vers le marché américain » souligne la chercheuse. Parallèlement, le centre teste la culture de la moule européenne M. galloprovincialis.

L’autre axe de diversification concerne les poissons marins. L’aménagement récent de nouvelles salles d’alevinage témoigne de l’activité croissante du centre de Tongoy. L’écloserie de poissons peut produire 200 millions de juvéniles par an et les espèces cibles sont la sériole (S. lalandi), la courbine blonde (Cilus gilberti) ainsi que plusieurs espèces de poissons plats.
Associé à plusieurs universités, le fabricant d’aliment Ewos et des compagnies aquacoles, CDTT a lancé les travaux sur la courbine à partir de beaux géniteurs (14 kg). La production d’œufs en milieu contrôlé puis de juvéniles transférés en mer, a permis de bâtir un protocole d’élevage, accompagné une importante étude de marché.

Saint-Jacques triploïdes

Le centre de Tongoy dispose aussi de reproducteurs de turbots (S. maximus) et de cardeaux japonais (Paralichthys olivaceus) et chiliens (Paralichthys adspersus), deux espèces proches du flétan. Les tests sur le cardeau japonais montrent qu’il est possible d’atteindre le poids d’un kilo en 16 mois. L’espèce chilienne qui demande beaucoup plus de temps, se prête davantage au repeuplement qu’à l’élevage commercial.

Présente dans les bassins du centre aquacole, la sériole fait l’objet d’un programme spécifique depuis 2010 (Fondef). « Ce poisson se pêche ici l’été et les reproducteurs s’adaptent facilement à la captivité, note Pablo Avalos, ingénieur aquacole, en revanche, les alevins sont très cannibales. » Reproduction, alevinage, nutrition et essais d’aliments aux différents stades sont les principales étapes du projet qui intéresse plusieurs entreprises privées. Parmi elles, Acuinor SA a déjà produit ses premières petites sérioles, en série.

B. VAUDOUR

Pour en savoir plus sur l'aquaculture durable et les techniques d'élevage, consultez notre guide des espèces en ligne

 

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