Malgré l’épidémie de Covid-19, l’entreprise Aquafrais reste « relativement sereine ». Spécialisée depuis 35 ans dans l’élevage marin artisanal de bars et de daurades dans la baie de Cannes, elle produit chaque année 600 tonnes de poissons.

 Si les restaurateurs, fermés depuis plusieurs mois à cause du confinement, représentent « une part importante » de son modèle économique, l’entreprise a su faire évoluer son portefeuille client, en se tournant vers des distributeurs comme Grand Frais et des grossistes mareyeurs. Ces derniers ont d’ailleurs représenté, la saison dernière, 40 % de la production. De quoi espérer maintenir en 2020 le chiffre d’affaires. L’entreprise vise « une qualité premium », certaine que l’aquaculture marine peut être une réponse à la question du « mieux consommer ». Son élevage de pleine mer, respectueux de l’environnement, repose sur des cycles de production longs (trois-quatre ans).

Les poissons grandissent dans des cages à faible densité (moins de 20 kg/m3), les aliments utilisés sont garantis sans hormones et sans OGM et certifiés GlobalGap, les filets utilisés ne sont pas traités à l’antifouling et Aquafrais assure n’utiliser aucun produit chimique. Pour permettre aux premiers clients de consommer les produits sous 24 heures, Aquafrais compte par ailleurs améliorer encore sa chaîne logistique afin de « gagner sur le temps de frigo ». « La crise sanitaire nous a donné raison, on assiste à un recentrage sur les circuits courts », souligne Michel Moragues, directeur commercial chez Aquafrais Cannes. L’entreprise ne s’interdit cependant pas l’export, déjà actif côté Italie et Suisse, et en développement vers l’Allemagne.

Feriel ALOUTI