Le hareng français par Sepoa Delgove et France Pélagique

Le 01/04/2021 à 12:03 par La Rédaction

 

Sepoa Delgove, entreprise de salaison à Fécamp depuis 1936, et l’armement France Pélagique (groupe néerlandais Cornelis Vrolijk), s’associent pour lancer du hareng pêché, fileté, salé et fumé en France, de marque La Mère Angot. Ce  partenariat muri depuis 2018, et rendu public ce 25 mars, « redessine les contours d’une des filières de la pêche française » et « renforce le positionnement de Sepoa Delgove comme leader de la transformation du hareng français », pointent ses protagonistes. L’armement et son actionnaire néerlandais Cornelis Vrolijk entendent aussi « montrer l’importance de penser globalement, à l’échelle européenne, tout en agissant localement, à l’échelle d’un territoire ».

Leur association permet à Sepoa Delgove de disposer d’un poisson pêché à l’optimum de son taux de gras, en Manche, en novembre-décembre, directement congelé à bord ce qui améliore sa qualité, et calibré selon ses besoins. Il est débarqué et stocké aux Pays-Bas par Cornelis Vrolijk, et acheminé au fil des besoins tout au long de l’année à Fécamp, en camion frigorigique. Sepoa Delgove renoue ainsi avec le filetage à Fécamp, qui avait été abandonné ces dernières années au profit d’achat de poisson déjà fileté d’Islande ou Norvège : une bonne nouvelle pour l’emploi local même si bien sûr le filetage est aujourd’hui mécanisé, avec une machine Baader prêtée durant trois ans par Cornelis Vrolijk à Sepoa Delgove.

Ce hareng pêché et transformé en France est commercialisé depuis mars 2021 sous la marque La Mère Angot en Carrefour Market, et le sera en avril-mai dans les magasins Auchan. D’autres négociations sont en cours du côté des enseignes de la grande distribution et des circuits spécialisé comme Biocoop, en travaillant sur l’obtention du label MSC. Le label Pavillon France est quant à lui exclu pour l’instant, vu le réseau de commercialisation impliquant l’intermédiaire néerlandais Cornelis Vrolijk. L’objectif initial est de produire 300 tonnes de produits finis cette année (à partir de 600 tonnes de poisson pêché et réservé pour Sepoa Delgove). À comparer aux quelque 4 500 tonnes de hareng fumé consommé en France, provenant surtout de Norvège, puis d’Islande.

Les deux entreprises ont un point commun fort : familiales, elles voient les générations se succéder à leur tête. Côté Sepoa Delgove, Mathieu Lagarde, arrivé depuis 10 ans dans l’entreprise, va bientôt succéder à son père Jean-Christophe, dont le grand-père était déjà dans la pêche à la morue et dont le père a lancé la fumaison de hareng. Et Geoffroy Dhellemmes a pris les rênes de l’armement France Pélagique à la suite de son père Antoine en janvier 2020. L’immatriculation de leurs deux navires à Fécamp et Concarneau illustre leur attachement à la pêche française. Les partenaires réfléchissent déjà à la mise sur le marché d’autres produits communs de pêche française : le maquereau est dans le viseur.

Solène LE ROUX

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