Ils sont nés en 2015, l’année du renouveau. Ces turbots juvéniles, en prégrossissement, déménagent ce jour de février : Tintin et son stagiaire du groupement d’employeurs de l’île de Noirmoutier vont les transférer dans l’un des bâtiments du site vendéen de France turbot. Dans deux ans, certains prendront l’avion, en hibernation, à sec, pour atterrir dans l’aquarium d’un restaurant huppé japonais ou new-yorkais. D’autres arriveront aussi vivants, par conteneur oxygéné, sur une bonne table asiatique bruxelloise.
Pourtant, ils reviennent de loin. En redressement judiciaire fin 2014, France turbot a été racheté en février 2015 par le groupe Gloria Maris. Cette acquisition a permis à l’aquaculteur corse de conforter son offre avec une nouvelle espèce noble. Il produit déjà du bar, de la daurade et du maigre pour les marchés haut de gamme : « la voix du salut », selon son Pdg Georges Riera. La reprise s’est traduite par un plan d’investissements conséquent, pour remettre France turbot à flot.
À Noirmoutier, l’activité écloserie, phagocytée par la production de naissain d’huîtres, a pu être relancée, après une remise à niveau. Elle produira en 2016 un million d’alevins de turbot, aux trois quarts vendus, et 10 millions de bars, la grande nouveauté du site. Au final, elle contribue pour plus de 40 % au chiffre d’affaires, qui dépassera les 4, 5 M€, avec une production d’un peu plus de 200 tonnes de turbot, Label rouge, qui assure plus de la moitié de l’activité.
Le grossissement du poisson s’opère sur le site de Tredarzec, dans les Côtes-d’Armor, et sur le site historique de France turbot, à l’Épine, en Noirmoutier, construit à partir de 1987 par Michel Adrien. Là aussi, tout a été revu. De nouveaux protocoles ont été validés et mis en œuvre par une quarantaine de salariés, sous la direction locale de Thierry Pollet. Olivier Poline, le Dg de Gloria Maris, tient à souligner leur mobilisation, gage du redressement.
Petit turbot deviendra grand !
Lionel FLAGEUL