Les prud’hommes de Brest ont jugé sans cause réelle et sérieuse le licenciement des 111 salariés plaignants, sur les 150 touchés par la fermeture des usines de saumon de Poullaouen (Finistère) et Chateaugiron (Ille-et-Vilaine) en 2014. Les juges condamnent Marine Harvest à verser à ses anciens salariés des indemnités allant de 6 à 20 mois de salaires selon l’ancienneté.
L’annonce des licenciements en 2013 avait d’autant plus mobilisé le personnel que le groupe norvégien dégageait 323 millions d’euros de profits nets la même année. Parallèlement, le géant mondial du saumon avait racheté Morpol, leader européen de la fumaison de saumon en Pologne,
Dans le contexte de la réforme du code du travail, c’est un cas d’école à double titre. D’une part, sur le plafonnement des indemnités lors d’un licenciement sans cause réelle et sérieuse. D’autre part, sur le périmètre géographique pris en compte pour apprécier les difficultés d’une entreprise. Réintroduire la notion de périmètre national permet à un groupe international bénéficiaire, de licencier pour motif économique le personnel d’une filiale française défaillante, dans le même secteur d’activité.