12 mars 2014, Londres : après quatre années de négociation, l’Union européenne, la Norvège et les Îles Féroé se sont finalement entendus sur les quotas de pêche, une semaine après l’échec du 5 mars à Edimbourg, Écosse. Cet accord, qui court jusqu’en 2018, a permis de répartir le TAC (Total autorisé de capture) entre les trois parties, laissant à l’Union Européenne un TAC de 611.000 tonnes (une augmentation de 83%), de 279.000 pour la Norvège et de 156.000 pour les Îles Féroé.
Une décision saluée par Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche, soulignant « l’engagement de la France (…) en faveur d’une pêche plus durable et plus responsable », ainsi que par Maria Damanaki, commissaire européenne aux affaires maritimes et à la pêche. L’Islande est pour le moment laissée de côté, mais la discussion n’est pas close, ce que souligne la commissaire : « la porte reste ouverte à l’Islande pour rejoindre l’accord dans un futur proche ».
Dans la foulée s’est débloqué l’accord entre l’UE et la Norvège pour le partage des stocks de la mer du Nord et de la Manche orientale, augmentant le TAC de cabillaud de 5% et de 15% pour la plie, tout en réduisant le TAC de lieu noir, d’églefin et de merlan de 15% et celui de hareng de 2%.
Pour mémoire, en 2010, les Îles Féroé et l’Islande ont décidé unilatéralement de relever leurs quotas de pêche du maquereau, sous couvert d’une étude annonçant l’augmentation des stocks du poisson dans leurs eaux. Une pratique dénoncée par l’UE qui accuse les deux pays de mettre l'espèce en danger par leur surpêche. En 2013, Bruxelles finit par sanctionner les Îles Féroé en interdisant les importations de harengs et de maquereaux ainsi qu’en restreignant l’accès de leurs bateaux aux ports européens mais l’Islande échappe aux sanctions.
L’accord de Londres reçoit un accueil mitigé de la part du groupe de travail pélagique du nord (NPWG) de l’Association Européenne des Organisations de Producteurs, qui soutient ce premier pas vers une entente, mais qui regrette que les décisions unilatérales des Îles Féroé de ces dernières années jouent en leur faveur, leur quota ayant augmenté de 8 points, passant de 4,6% à 12,6%. Le NPWG déplore également que la négociation soit uniquement menée par la Commission européenne, arguant que Maria Damanaki n’ait pas « suffisamment défendu les intérêts de l’industrie de la pêche européenne ».
Le MSC, qui a suspendu la certification du maquereau de sept pêcheries de l’océan Atlantique Nord le 30 Mars 2012, ne s’est pas encore exprimé sur le sujet.
C.FAY