Information consommateurs : trop d’anomalies

Le 09/03/2018 à 10:59 par La Rédaction

 

1 400 établissements représentatifs de tous les métiers de la filière produits de la mer contrôlés en 2016.

 

 

 

Léger mieux par rapport à l’enquête 2015 de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), même si les derniers textes européens semblent encore mal intégrés par les professionnels. Pas de difficulté du côté des tailles minimales, elles sont le plus souvent respectées. Ça pêche davantage sur l’étiquetage avec l’absence de la zone de pêche et le type d’engin de capture. Certaines mentions traduisent clairement une erreur ou un manque de formation comme ces truites pêchées au chalut en Islande quand il s’agit de poisson élevé en France ! Plus gênant est l’emploi abusif de mentions valorisantes du type label Rouge, bio, origine France…

Plus subtiles, mais non moins trompeuses, sont les fausses dénominations commerciales du type « longe de thon » au lieu de « préparation à base de longe de thon décongelée, aromatisée, avec eau ajoutée ». Surtout quand la composition de ces mêmes préparations ne reflète pas le traitement subi avec la liste complète des ingrédients employés. Fait courant lors de l’emploi d’additifs interdits (nitrates, nitrites) ou d’extraits végétaux utilisés non comme aromatisants mais pour leur teneur en nitrites (extrait de radis). L’usage excessif d’antioxydant (acide citrique) pour masquer une teneur en nitrites est encore un détour pratiqué. Les contrôleurs notent également l’absence de la mention « décongelé » sur des produits avec eau et sel ajoutés ; le fabricant joue alors sur une dérogation applicable aux produits transformés. Sauf qu’un simple salage ne constitue pas une transformation suffisante pour appliquer la dérogation.

L’enquête de l’administration pointe également des faiblesses en traçabilité. En particulier au stade des grossistes, avec de nombreuses anomalies dans la transmission des informations sur l’identification des lots par les expéditeurs. Cela se conjugue à l’absence de lien entre la marchandise et le document commercial émis lors des transactions entre les grossistes et leurs clients. À leur décharge, les grossistes soulignent la difficulté de prendre en compte le fort développement des signes, écolabels et marques collectives qui nécessitent une traçabilité particulière et génère de nombreuses écritures lors de la préparation des commandes sur plateformes.

Bruno VAUDOUR

 

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