FranceAgriMer vient de lancer l’appel à projet 2017 pour attribuer la part des financements du Feamp dédié à l’innovation. Les dossiers devront être remis avant le 15 mai. L’ensemble des opérateurs des filières pêche et aquaculture peuvent être concernés. L’innovation, source de compétitivité et de développement, peut toucher aussi bien la conception des navires, des systèmes aquacoles que la commercialisation des produits de la mer et leur transformation. En 2016, des dossiers portant sur la mise au point de nouveaux procédés pour la conserve ou sur l’amélioration des connaissances des phénomènes d’altération des chairs des poissons ont ainsi été retenus. Candidatez !
Il y a un an...
Entretien avec Jerôme Lafon, délégué filière pêche et aquaculture au sein de FranceAgriMer
« Pour favoriser la « croissance bleue », l’Europe dispose du Feamp, le fonds européen pour les affaires maritimes et de la pêche. Trois mesures, les 26, 39 et 47, dotées d’un budget global de 47 M€ sur 5 ans, visent à soutenir l’innovation dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture. FranceAgriMer s’est vu confier la gestion de ce bloc innovation. Dans ce cadre, nous avons lancé un appel à projets, qui peut concerner l’aval de la filière, entreprises de transformation, de commercialisation au même titre que les entreprises de pêche, les OP, les halles à marée ou encore les ports de pêche.
◗ Dans le cadre de la mesure 26, sont potentiellement éligibles les projets concernant de nouveaux produits (ou équipements) encore absents du marché ou présentant de fortes améliorations par rapport à ceux qui sont présentés. Il faut, certes, argumenter son projet, en évoquant le caractère porteur du marché ciblé et se faire accompagner par un organisme professionnel, scientifique ou technique – type pôles de compétitivité, centres techniques… -, mais les aides peuvent être d’importance. Pour un collectif d’entreprises, les aides peuvent grimper jusqu’à 80 % du montant du projet, 50 % pour une entreprise de moins de 240 salariés si elle est seule et 30 % pour une grande entreprise.
La mesure dite 39, dotée d’une enveloppe de 13 M€ sur 5 ans, a vocation à cofinancer les projets visant à améliorer la sélectivité et la réduction de l’impact de la pêche sur les milieux. Elle concerne plus l’amont de la filière pêche. Quant aux acteurs des filières aquacoles, amont ou aval, ils sont concernés par la mesure 47.
◗ Au-delà du Feamp, d’autres dispositifs d’accompagnements financiers existent pour soutenir l’innovation dans la filière des produits de la mer. Ainsi, dans le cadre du programme d’investissements d’avenir, des fonds sont disponibles spécifiquement pour les secteurs agricoles et agroalimentaires. C’est le P3A. Il est doté de 120 M€ et concerne la filière pêche et produits de la mer. La sélection se fait sur quelques critères phare, comme le renforcement de la compétitivité de l’offre alimentaire française, la durabilité des systèmes de production… Le projet Valocean, piloté par ForceMer, société de vente à distance, en partenariat avec Renz, leader européen en fabrication de boîtes aux lettres et de l’Agrocampus ouest, a ainsi obtenu 4,7 M€ sur 11,3 M€ pour développer un système de ventes en ligne de colis de produits de la mer prêts à cuisiner, livrés dans un contenant conservant le froid entre 0 et 2 °C. Ce, jusqu’aux consommateurs ou à la livraison dans une boîte aux lettres connectée et réfrigérée placée en halls d’immeubles. Afin de dynamiser la pêche bretonne, le projet pourrait aller jusqu’à créer une franchise de poissonneries approvisionnées selon le même modèle logistique. Le projet de recherche et développement a débuté en juillet 2015, il se prolongera pendant 3 ans.
◗ Enfin, les PME du secteur peuvent avoir un accès facile à une aide « modeste », d’un montant maximum de 30 000 €, pour réaliser des investissements immatériels. Cela peut être une prestation de conseil pour défricher un marché, construire une nouvelle filière d’approvisionnement… La PME devra verser sur ses fonds propres la moitié de la somme, qui n’est pas reconductible. »