« Les conséquences du gaspillage alimentaire ne sont pas que sociales et environnementales, elles sont aussi économiques ! Les produits écartés du cycle de fabrication, les invendus et les coproduits peuvent trouver des voies de valorisation », affirme Estelle Le Bihan, biologiste et responsable d’Ivamer. Depuis huit ans, son cabinet d’études accompagne dans ce sens les entreprises agroalimentaires, y compris en produits de la mer.
Parmi ses applications, citons la transformation des barbes de saint-jacques comme arôme, chair pour plat cuisiné ou farine. Des travaux en cours portent sur les moules de petite taille non commercialisables. Les coproduits de filetage et les poissons non conformes offrent aussi un gisement de richesses sous forme de pulpe et d’hydrolysats. « Certains sont très intéressants. Ils intégreront des formulations alimentaires, en particulier pour l’alimentation des alevins ou comme complément alimentaire pour compenser les carences des protéines végétales consommées par les poissons carnivores. » L’extraction de collagène et de peptides est encore plus valorisante.
Plus basiques, les coproduits coquillers peuvent servir de charges aux bioplastiques, d’apports calciques en alimentation animale ou pour amender les sols. Tout cela suppose de la R&D qu’Ivamer est en mesure d’apporter avec son équipe de trois personnes. Partenaire de l’université de Caen, l’entreprise conduit les projets jusqu’à la phase préindustrielle, dont la moitié en produits de la mer. Elle intervient surtout en Bretagne, en Normandie, dans le Nord et à Rungis.
Ivamer collabore avec Aquimer et Valorial sur les nouvelles sources de protéines marines : algues, méduse, holothurie ou concombre de mer et divers micro-organismes.
B.V.