Suite à une demande de la Fédération des poissonniers de Bretagne, la Carsat* a établi une série de diagnostics sur l’activité de poissonnerie sur les marchés. Résultat, 39 % des arrêts de travail dans cette activité sont dus à la manutention, et 26 % à l’outillage à main. Christine Fernandes, ergonome à la Carsat, détaille la démarche : « Nous avons, en collaboration avec les poissonniers, établi un cahier des charges, que nous avons porté auprès de trois constructeurs, dont Delcros qui a répondu présent. » Rino Nicolini, poissonnier rennais, nous présente ce tout nouveau prototype et ces innovations : déplacement et ouverture motorisés et assistés, profondeur de l’étal réduite à 85 cm, tiroirs-caisses sous l’étal, et visuels arrière et avant dépliables et clipsables sur la structure. Le but est de prévenir l’ensemble des risques musculosquelettiques sur les lombaires et les cervicales. Il n’y a plus besoin de forcer sur les bras et les épaules pour déplacer et ouvrir la remorque, ni sur les lombaires pour se pencher sur l’étal. Mais une telle remorque présente un coût, 80 000 euros HT. La Carsat peut la subventionner à hauteur de 25 000 euros. Rino Nicolini est satisfait des avantages à cette nouvelle remorque : « On se fait moins mal au dos, et la pénibilité de nos métiers est un vrai frein pour leur attractivité. Avec cette remorque, on montre que le métier évolue. » Yannick Rohan de Delcros annonce que deux autres remorques sont en production. Pour lui, le casse-tête a été de répondre aux demandes fonctionnelles des poissonniers dans la limite du techniquement réalisable. « Il a été difficile de trouver un compromis sur la largeur, les poissonniers ne voulaient pas perdre de surface de vente. On a trouvé une solution en ajoutant des tablettes amovibles fixées derrière l’étal. » Pierre Labbé, président de la Fédération des poissonneries de Bretagne, se réjouit : « C’est une réussite, la preuve, il y a des commandes ! »

Vincent SCHUMENG