Aux pieds des Pyrénées, la Côte Vermeille a longtemps été le haut lieu de la pêche à l’anchois. Au début du XXe siècle, la petite ville de Collioure comptait une flotte de 140 barques catalanes et plus de 800 pêcheurs. Le petit poisson bleu (Engraulis encrasicolus) faisait alors vivre 2 000 personnes, dont une trentaine d’ateliers de transformation. Depuis quelques années, il a pratiquement déserté les eaux catalanes. Pourquoi organiser une fête de l’anchois alors que l’industrie locale s’est étiolée ? « Il faut rappeler à tous, gens du pays et touristes, qu’on continue à exister et que l’activité se poursuit ici, explique Anne Desclaux, gérante de deux boutiques de l’entreprise familiale éponyme. Cette fête valorise aussi nos employés, que l’on peut considérer comme des artistes. » « Ôter les arêtes, cercler les poissons dans les bocaux, tout continue à se faire totalement à la main, reprend Jacques Garsau, le chargé de communication de la cité catalane. Cet événement met en avant le savoir-faire des deux derniers saleurs de la côte. » Les deux entreprises familiales – Desclaux et Roque – présenteront, lors de la fête début juin, leurs techniques dans des stands pratiques. Après le défi gastronomique du week-end – l’an dernier, une recette de dessert à l’anchois ! – le poisson sera décliné dans les restaurants locaux et dans les assiettes des Toques blanches du Roussillon, soit 40 spécialistes de la gastronomie, défenseurs d’un « patrimoine et d’un savoir-faire qui se doivent de perdurer ». Hélène SCHEFFER
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Fête de l’anchois : Anchois de Collioure : Une cinquantaine
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