Depuis cinq ans, les professionnels languedociens pêchent un petit escargot de mer : la nasse changeante (Nassarius mutabilis). Elle est méconnue en France, même sur les côtes méridionales, la vaste majorité de la production est vendue à l’export, sur les marchés italien et espagnol par les criées d’Agde et du Grau-du-Roi. Or, le coquillage, dont l’apparence rappelle celle d’un bigorneau, a un goût fin et délicat, que les pêcheurs, petits métiers de la côte, souhaitent faire découvrir au marché français. En parallèle, ils se sont engagés dans un plan de gestion strict (limitation des prises, connaissance biologique, répertoire des zones de pêche, sélectivité des engins de pêche…) afin d’assurer une exploitation durable (1).
En partenariat avec l’organisation de producteurs OP du sud, le Lycée de la mer de Sète et le Cépralmar (NDLR : structure régionale technique) ont mis en place un travail de communication pour populariser ce nouveau produit gustatif. Son nom d’origine étant d’autant moins porteur qu’il peut être confondu avec l’engin de pêche, ils ont opté pour celui de « noisette de Méditerranée ». Un nom proposé par des élèves du BTS pêche et gestion de l’environnement marin du Lycée de la mer. Plusieurs nouvelles recettes ont été imaginées, dont celles du chef de la Ferme marine, un établissement de dégustation de Marseillan. « Je me suis engagé à faire connaître le produit, déclare le propriétaire du lieu, Christian Cuccurullo, aussi mareyeur et producteur de coquillages. Nous l’offrons en marinade ou à la catalane depuis le début de la saison touristique. La clientèle l’apprécie. » Avec le soutien du logisticien Stef, le chef d’entreprise a aussi organisé des présentations lors du Seafood de Bruxelles. Ce avec succès.
Hélène SCHEFFER
(1) Il est financé par les départements du Gard et de l’Hérault et la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.