Il était temps qu’elle déménage ! Conçue pour 1 000 tonnes par an, la criée de Brest, en activité depuis 1992, était arrivée à saturation avec un volume proche des 1 500 tonnes. Le travail était devenu compliqué les jours de grosse débarque, nombreux, sachant que les bateaux nord-finistériens pêchent surtout en mortes eaux, soit une semaine sur deux.
Une nouvelle criée a donc été construite, pour 5,1 millions d’euros, à partir de l’ancien entrepôt frigorifique situé un épi plus loin sur le port de commerce.
Anticipant un développement ambitieux de l’activité, la nouvelle jauge affiche 2 500 tonnes, la surface étant passée de 1 200 à 2 900 m2. De quoi dérouter au départ les onze salariés, habitués à jouer des coudes dans un espace surencombré où les Fewnwick peinaient à manœuvrer. Depuis la première vente, le 5 octobre 2015, ils se sont vite approprié l’espace gagné, qui contribue à diminuer la pénibilité du travail.
Afin d’attirer de nouveaux bateaux, la criée a augmenté son niveau de services.
La chaîne du froid est largement optimisée avec une chambre froide de 30 tonnes et deux lignes de viviers containers pour les coquillages et les crustacés, d’une capacité de 10 tonnes chacune. Le tri se fait toujours à partir de 6 heures en commençant par le poisson, en température dirigée de 6 à 8 °C, et la vente débute à 14 h 30.
Un sas côtier avec une chambre froide de 3 tonnes permet une débarque 24 heures sur 24 : un service probablement attractif pour les petits bateaux côtiers, venus plus nombreux depuis le transfert de la criée.
Le directeur Ronan Floch table d’ailleurs sur une augmentation de 5 % en volumes et en chiffre d’affaires en 2016, pour atteindre 1 750 tonnes. La reprise cet automne de la pêche à la coquille dans la rade, à nouveau autorisée, va contribuer à ce résultat encourageant.
Lionel FLAGEUL