En vue de favoriser le développement de son activité, Vlaamse Visveiling, gestionnaire privé des criées à Ostende et Zeebruges, a investi dans un incubateur nommé Marifish.Inc.
L’industrie de la pêche traditionnelle, sous pression depuis des années en raison de l’évolution des stocks de poissons ou encore du changement climatique, s’apprête à vivre une nouvelle révolution. L’incubateur Marifish.Inc, inauguré en novembre 2023, doit préparer l’avenir du secteur belge de la pêche et faciliter la transition vers la durabilité et les nouvelles technologies.
Ce complexe, construit sur le port d’Ostende, le long du Eduard Anseelekaai, a une surface de 6 000 mètres carrés et remplace une ancienne construction de l’entre-deux-guerres. Le bâtiment compte cinq unités disponibles à la location pour des entreprises innovantes et des start-up de la filière halieutique, notamment dans le domaine de l’aquaculture. « Je m’attends malheureusement à ce que, dans quelques années, la situation des pêcheurs soit encore plus dure qu’aujourd’hui, surtout à cause de la mise en place des aires marines protégées et des parcs d’énergie renouvelable. On s’y prépare en investissant dans ce type de projets », explique Sylvie Becaus, directrice générale de la criée d’Ostende. La société cherche des entreprises qui souhaitent cultiver des algues, stocker des huîtres ou développer d’autres activités utilisant l’eau de mer. Sylvie Becaus souligne l’importance de l’aquaculture mais ne délaisse pas la pêche traditionnelle. « Nous allons accueillir dans notre incubateur une société spécialisée dans la pêche innovante, qui travaille notamment sur la traçabilité », souligne-t-elle en évoquant une transition de la pêche traditionnelle en pêche 2.0. Par ailleurs, grâce à l’approvisionnement en eau salée (30 mètres cubes d’eau pompés et rejetés par heure), la criée compte augmenter le nombre de ses viviers.
Le montant de cet investissement dans des infrastructures de pointe s’élève à 7 millions d’euros. Il a été rendu possible grâce au Fonds européen de développement régional (Feder). « Les aides européennes ont été nécessaires, surtout pour financer la station de purification d’eau, très coûteuse », précise Sylvie Becaus. Marifish.Inc est également une initiative du European Food Centre (EFC), du réseau d’entreprises flamand Voka et d’une agence de développement, Pom West Flanders. En plus d’un bâtiment moderne, les entreprises pourront compter sur un encadrement professionnel et le soutien scientifique de Marifish.Inc. Cette aide précieuse sera possible notamment grâce au soutien de l’université de Gand, l’Institut de recherche pour l’agriculture et la pêche (ILVO) et l’Institut flamand de le mer (VLIZ). L’ensemble des partenaires espère, grâce à l’incubateur, construire un écosystème prospère pour une pêche et une aquaculture durables.
Darianna MYSZKA
