Quatre navires hauturiers bretons ont pris la mer face à des acheteurs évoquant des besoins non satisfaits (retour au Guilvinec prévu le mardi 31). La criée de Saint-Jean-de-Luz-Ciboure rouvrait les achats à distance ce lundi 30 mars. Signes d’une reprise ? Initiatives isolées ? En fait, la pêche française est « dans le brouillard », alertent dans un communiqué commun, le 28 mars, le comité national des pêches (CNPMEM), la Coopération maritime et la Fedopa, fédération des organisations de producteurs de la pêche artisanale. « Encore sous le choc de la déflagration des mesures d’urgence prises pour limiter la propagation de la pandémie de Coronavirus, la filière pêche est à l’arrêt dans sa grande majorité et apparaît particulièrement désarmée. » Le marché a volé en éclat dès les premiers jours de la crise avec la fermeture des restaurants, des cantines et des marchés et l’impossibilité d’exporter. « La plupart des pêcheurs se retrouvent à quai. » Afin de permettre à un maximum de pêcheurs de maintenir une activité tout en leur garantissant une sécurité sanitaire, ils réclament « des garanties fortes de l’Etat français et de l’Union européenne pour trouver des solutions d’organisation du marché avec les différents maillons de la filière ».
Les pêcheurs manquent cruellement de visibilité sur les dispositifs pour assurer la sécurité sanitaire des équipages, les mécanismes de soutien à l’activité ou à son arrêt, leur compatibilité… Ce qui conditionne les débarques de demain. « Nous savons que nous devons participer à réorganiser le marché mais cela concernera uniquement des flottilles particulières et un nombre limité de navires puisque la demande est très fortement resserrée », précise Bruno Margollé, président de la Fedopa et vice-président du CNPMEM. Le temps presse : « Le marché se désorganise de jours en jours avec la multiplication d’initiatives individuelles. Faute de réponse, ces initiatives vont se multiplier et risquent de nouveau engorger le marché. »
Solène LE ROUX