Les experts le prédisaient depuis longtemps. Cette fois, c’est fait : il y a désormais plus de produits d’aquaculture que de pêche sur le marché mondial des produits aquatiques. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) l’a annoncé vendredi en dévoilant son rapport bisannuel « La situation mondiale des pêches et de l’aquaculture – La transformation bleue en action »*.
L’élevage d’animaux aquatiques représente désormais 94,4 millions de tonnes équivalent poids vif (51 % de la production mondiale), auxquelles il faut ajouter 36,5 millions de tonnes d’algues équivalent poids humide, soit, avec un total de 130,9 millions de tonnes, une croissance de 6,6 % par rapport à 2020. Les captures de la pêche, elles, stagnent à 92, millions de tonnes. En valeur, l’aquaculture pèse 312,8 milliards de dollars.
L’Asie écrase le secteur avec 91,4 % de la production totale, devant l’Amérique latine et les Caraïbes (3,3 %), l’Europe ne représentant que 2,7 %. Les 10 principaux pays producteurs (la Chine, l’Indonésie, l’Inde, le Viêtnam, le Bangladesh, les Philippines, la Corée du Sud, la Norvège, l’Égypte et le Chili) représentent 89,8 % du total, la Chine poursuivant sa croissance exponentielle, notamment grâce au développement de son aquaculture continentale et de sa production d’algues.
L’aquaculture continentale se taille toujours la part du lion avec 59,1 millions de tonnes contre 35,3 millions pour les productions marines.
La FAO considère que l’élevage d’animaux aquatiques devrait continuer à croître puisqu’elle estime la production à 111 millions de tonnes en 2032.
Entre 2000 et 2022, en volume, la production aquacole mondiale (animaux et algues) a plus que triplé.
Retrouvez notre dossier aquaculture à paraître dans le numéro d’août-septembre.
Marielle MARIE
*Nous reviendrons sur les principaux autres enseignements de ce rapport dans un prochain numéro de Produits de la mer.