Les soucis d’expédition vers la Chine impactent indirectement le marché des produits de la mer français. Du côté de Béganton, qui expédiait autrefois du crabe et du homard vivants en Chine pour le nouvel an chinois, « nous avons stoppé ces expéditions il y a 4 ans, pour raisons sanitaires », rappelle Serge Guyot, qui dirige les Viviers de Loctudy. Mais le coronavirus a des effets indirects : les Britanniques, qui exportaient toujours du tourteau en Chine, ont vu leurs expéditions limitées. Ils mettent donc davantage de crabe sur le marché européen. « Les prix ont chuté de 30 % depuis une semaine, constatait Serge Guyot ce mardi 4 février. Il ne faudrait pas que ça dure trop. » La pleine saison pour les caseyeurs français démarre en avril. « Ça laisse deux mois de battement pour que les choses reviennent dans l’ordre. »
Les mesures antiépidémiques en Chine limitent le transport de marchandises, et ralentissent la demande. Alors que le marché chinois importe généralement en masse pour le nouvel an lunaire, les exportateurs canadiens ont eu des annulations de commande en dernière minute, comme les fournisseurs de saumon norvégien et chilien. Ce marché atone se combine avec une restriction, par les compagnies aériennes, des vols de et vers la Chine, limitant ainsi le fret aérien. Outre ce manque de capacité, les importateurs de produits chinois, et les exportateurs vers la Chine, s’inquiètent aussi de voir le coronavirus brandi pour justifier des ruptures ou des révisions de contrat.
Le coronavirus étant originaire d’un marché où l’on trouve des animaux sauvages, dans la province chinoise de Wuhan, la Chine a interdit à court-terme le commerce de cette faune. Les ONG Friend of the Sea et Friend of the Earth saluent cette décision et appellent le gouvernement chinois à l’étendre dans la durée.
Solène LE ROUX