Les ONG au service de la filière

Le 06/04/2022 à 10:07 par La rédaction

 Après avoir endossé le rôle de lanceur d’alerte et de militant, les ONG (organisations non gouvernementales) s’engagent en partenariat avec les professionnels. Elles sont devenues des actrices incontournables de la valorisation des produits de la mer aujourd’hui. 

Les ONG se sont toujours engagées pour la protection de la biodiversité marine. Mais aujourd’hui, nombre d’entre elles embarquent les professionnels de la filière halieutique avec elles.

Difficile de passer à côté de MSC (Marine Stewardship Council) et d’ASC (Aquaculture Stewardship Council), qui certifient respectivement pêcheries et fermes aquacoles durables. Ces certifications suivent toute la chaîne de valeur, assurant ainsi la traçabilité. Le MSC travaille avec 360 entreprises de l’aval de la filière en les sensibilisant sur leur politique d’achat. La démarche est expliquée par Margaux Favret, DG de MSC France, par «  la reconnexion de l’amont à l’aval par la certification  ». Ces deux ONG organisent chaque année la Semaine de la pêche et de l’aquaculture durables, en partenariat avec de nombreuses entreprises comme Demarne, Findus, ou encore Carrefour. Ces certifications offrent un bénéfice d’image de plus en plus important : en 2021, 50 % des consommateurs ont déjà remarqué le label MSC, contre 30 % en 2016. Les GMS s’impliquent également, à l’instar de Carrefour qui propose 80 % de son cabillaud MSC.

Ethic Ocean s’est pour sa part rendu maître dans l’art d’accompagner les acteurs vers des pratiques de pêche et d’approvisionnement plus durables. Elisabeth Vallet, sa directrice, résume ainsi la démarche  : «  Accompagner et valoriser les bonnes pratiques.  » L’ONG propose notamment chaque année un guide pour aiguiller les acheteurs. Elle travaille également en collaboration avec les pêcheurs mais aussi des industriels, distributeurs et centrales d’achats pour leur fournir des outils d’approvisionnement. Ethic Ocean fait jouer son réseau de «  chefs et poissonniers engagés  » qui sont «  de véritables prescripteurs  » selon Elisabeth Vallet, pour valoriser ces entreprises.

Sur le même créneau, le programme européen Mister GoodFish (MGF) axe sa politique d’accompagnement sur la saisonnalité des espèces et des produits, tout en incluant l’état du stock et la taille, en partant du constat que la taille légale de capture est souvent inférieure à la taille de reproduction. L’objectif de MGF est de «  valoriser et sensibiliser à la fois les professionnels et le grand public  », comme l’affirme Estelle Soulet, chargée de mission du programme MGF. La valorisation de la démarche passe notamment par un logo apposé sur les produits, qui entre ensuite dans le cahier des charges de nombreux acheteurs à chaque étape de la chaîne de valeur.

Nombre d’ONG travaillent également avec les pêcheurs, comme WWF en Guyane qui mène des travaux sur la limitation des captures accessoires. Le travail de sélectivité sur les crevettiers guyanais a permis d’ouvrir les portes du marché américain. Audrey Chevalier, responsable de programme Océan à WWF en Guyane, pointe l’importance de «  la co-construction avec les professionnels qui permet de mener à bien ces projets d’amélioration et de valorisation des bonnes pratique  ».

 

11 pêcheries françaises certifiées MSC

42 300 t de produits ASC vendues en France

 

Vincent SCHUMENG

[caption id="attachment_96321" align="alignright" width="300"] Base : Grand public, France, n=960 (pondéré)[/caption]

[caption id="attachment_96324" align="alignleft" width="300"] Base : Consommateurs de produits de la mer. France. n=600 (pondéré)[/caption]

[caption id="attachment_96323" align="alignright" width="312"] Base : Consommateur de PDM, France, n-600 (pondéré)[/caption]

 

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