Au second semestre 2014, la France pilotera une commission de normalisation dont l’optique est de mettre en place une norme internationale de pêche durable. Un groupe de travail lancé par l’Afnor sous l’impulsion de plusieurs organisations professionnelles. Parmi elles, la CITPPM. Entretien avec Phillipe Drouin, son secrétaire-général.
Pourquoi lancer une norme sur la pêche durable. Les écolabels ne sont-ils pas assez nombreux ?
Est-ce une initiative uniquement française ?
Le travail est donc international !
INTERVIEW
Pourquoi lancer une norme sur la pêche durable. Les écolabels ne sont-ils pas assez nombreux ?
Il existe pléthore de labels. Mais qu’ils soient internationaux ou privés, ils n’ont pas de dénominateur commun. Certains ont un référentiel économique, d’autres social et beaucoup environnemental. Chaque approche est un peu originale. En créant une norme, il ne s’agit pas de créer un nouveau label, mais de donner un cadre qui puisse être appliqué à l’ensemble des écolabels. Mieux encore, la norme Iso 19565 pourra également être utilisée dans l’élaboration des études qualité.
Est-ce une initiative uniquement française ?
L’idée est française, mais évolue dans un cadre international qui est celui de l’ISO (l’organisation internationale de normalisation). La commission française V45P est le comité miroir du TC 234 (Technical Committee) Fisheries and Aquaculture. La France a proposé à ses confrères de travailler dans ce cadre, et le projet a été validé. Nous sommes en charge du secrétariat et de l’animation du groupe international qui commencera ses activités au second semestre 2014.
Le travail est donc international !
Oui. En France, plusieurs organisations professionnelles participent au groupe de travail : le CITPPM (Confédération des industries du traitement des produits des pêches maritimes) bien sûr mais aussi FranceAgriMer (Etablissement national des produits de l’agriculture et de la mer), le CNPMEM (Comité national des pêches maritimes et des élevages marins), le SNSSP (syndicat national des saleurs saurisseurs de poisson), From Nord (organisation de producteurs), Orthongel (Organisation française des producteurs de thon congelé et surgelé).
C’est dans le cadre de cette commission que l’on pourra défendre la position française. Nous aurons un double travail à effectuer : il faudra à la fois animer le débat avec nos collègues étrangers, mais en même temps défendre les intérêts de la France. Au final, même si nous tenons le crayon, la normalisation est une affaire de consensus international.
Est-ce que cette norme s’inspire du travail de FranceAgriMer sur l’écolabel ? Ou des audits de pêche durable du bureau Veritas ?
Comme je le disais plus tôt, c’est vraiment un travail consensuel, entre pays comme entre les organisations qui s’impliquent dans cette norme. FranceAgriMer fait partie du groupe de travail, nous allons donc bénéficier de ses acquis et de son expérience. Mais nous en discuterons, il ne s’agit pas de reprendre tels quels les travaux de FranceAgriMer. Quant aux représentants de Bureau Veritas, membres de la commission, ils sont pour l’heure plus observateurs qu’acteurs. Mais ils seront toujours les bienvenus.
C.FAY
Pour en savoir plus :
Vers une norme Afnor pour la pêche durable