Les quotas de maquereau en hausse

Le 09/06/2020 à 17:18 par La Rédaction

 

Biomasse en Atlantique nord

Biomasse du stok reproducteur (SSB)
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Sur cette étude d’octobre 2019 du Ciem, le volume de la biomasse s’affiche à la hausse et autour de 4 millions de tonnes, alors que l’organisme l’estimait à moins de trois millions en 2018. Le stock est donc significativement plus important et l’Europe, la Norvège et les Îles Féroé se félicitent de leur approche « Rendement maximum durable » (RMD), qui respecte les quotas de maquereau alloués chaque année.

Ventes en halles à marée

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Boulogne-sur-Mer détient le ruban bleu sur l’espèce avec 2 297 tonnes, puis Port-en-Bessin avec 760 tonnes. Suivent des ports variés sur toutes les façades, débarquant entre 100 et 300 tonnes chaque année : Les Sables-d’Olonne, La Turballe, Lorient, Cherbourg, Fécamp, mais aussi Sète, Le Grau-du-Roi, Saint-Jean-de-Luz, Saint-Quay-Portrieux ou Agde.

 

L’exploitation du maquereau par les navires français relève de deux univers distincts : l’un placé sous le signe de l’industrie et d’un vaste commerce international, l’autre basé sur une flottille plus artisanale.

Dans le premier, le nom de France Pélagique s’impose. L’armement familial dirigé par Geoffroy Dhellemmes (qui a pris la suite de son père Antoine), pêche la majorité du quota français avec ses deux navires surgélateurs, le Prins Bernhard et le Sandettié. Spécialisé dans les espèces pélagiques, France Pélagique est détenu par l'armement néerlandais Cornelis Vrolijk. « La France détient 4 % des quotas européens, relativise Geoffroy Dhellemmes, directeur général de France Pélagique, et le Royaume-Uni 50 % ! » Des quotas pas dramatiquement bas, mais en baisse régulière depuis cinq ans. La donne a changé cette année, après un léger cafouillage. Le Conseil international pour l’exploration de la mer (Ciem) avait décrété l’espèce surexploitée en 2018. Et en 2019, il préconisait seulement 318 000 tonnes de captures autorisées. « Mais il a reconnu une erreur de calcul, due au « tagging » des spécimens notamment, et revu à la hausse la biomasse, passée de 2,3 millions à 4,2 millions de tonnes. » En conséquence, l’avis du Ciem paru le 1er octobre 2019 autorise une capture totale de 922 064 tonnes en 2020.

Des quotas répartis entre deux groupes de producteurs : l’Europe, la Norvège et les îles Féroé, et des États hors Europe comme l’Islande, le Groenland et la Russie. Tous participent à un vaste commerce international. Dans ce jeu, les deux navires français suivent la migration du maquereau de l’ouest Shetlands jusqu’au golfe de Gascogne. Le maquereau est surgelé à bord, puis débarqué aux Pays-Bas, plaque tournante du marché. De là, il fait l’objet d’envoi vers l’Afrique (Égypte et de l’Ouest : Nigeria, Côte d’Ivoire, Sénégal…) et les pays de l’Est (Pologne, République Tchèque, Roumanie…), pour les fumeurs et conserveurs notamment.

« Les prix avaient connu une légère hausse avec la réduction des quotas et ils devraient donc se stabiliser, poursuit Geoffroy Delhemmes. Le plus gros problème actuellement, c’est la suspension du MSC sur l’espèce. Nous étions labellisés jusque 2021 et en Europe, le consommateur est de plus en plus demandeur. Certaines enseignes ne sourcent plus que des espèces certifiées. Cela pose aussi un problème pour les conserveurs, qui avaient déjà des boîtes avec le logo. »

C’est le plan de gestion du stock à moyen terme, perturbé par les divergences entre les deux groupes d’acteurs, qui a poussé le MSC à suspendre sa certification. « Nous sommes en discussion avec la Russie, l’Islande et le Groenland, avec l’espoir d’une entente pour un retour en fin d’année. »
Parallèlement à cette production très internationale, le maquereau intéresse d’autres flottilles françaises. Les halles à marée du littoral hexagonal en ont vu passer 5 790 tonnes en 2019, pour un peu plus de 10 millions d’euros en valeur et 1,76 €/kg (soit respectivement - 5, + 2 et + 7 % par rapport à l’année précédente).

« Après des restrictions, on nous indique 43 % de quotas supplémentaires en 2020, déclare Olivier Eudes, directeur de la criée de Port en Bessin. Donc on peut dire que l’espèce se porte bien. Mais vu la période, cela va être compliqué. Il faut voir comment vont se placer les marchés internationaux. » Avec 760 tonnes en 2019, le port normand est le second lieu de débarquement après Boulogne. Les captures sont les fruits de la pêche de petits bateaux et de quelques hauturiers, qui effectuent des marées de quatre jours : « Les prix sont variables, mais de la qualité E en calibre 2 peut approcher les 2 euros le kilo. On trouve du maquereau un peu toute l’année, mais plutôt au printemps et en été. Le marché espagnol est très preneur. »

Dominique GUILLOT

 

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