Dans l’univers des poissons blancs, l’églefin n’a pas la même cote de popularité en Europe que son cousin le cabillaud, sauf peut-être en Angleterre et, dans une moindre mesure, en France. Au Royaume-Uni, l’églefin est le roi du fish & chips et s’impose comme la quatrième espèce la plus consommée. En France, il se hisse au 15e rang des espèces consommées en frais, avec 700 g achetés en moyenne. Ce, sans compter la consommation qui en est faite lorsqu’il est fumé, sous le nom de haddock, ou surgelé. Mareyeurs, importateurs et transformateurs suivent logiquement ses cours fortement dépendants de sa disponibilité. Entre 2016 et 2015, la baisse des volumes déclarés sous criées françaises de 19 % a entraîné une hausse des prix de 11 %. Or, en 2017, les quotas européens qui ne suffisent qu’à 30 % des besoins de l’Union ont chuté de 34 % pour s’établir à 48 130 tonnes. De leurs côtés, la Norvège et la Russie, les deux plus gros producteurs d’églefin, se sont accordés sur une baisse du Tac de 10 000 tonnes, soit 233 000 tonnes dans la mer de Barents. L’an prochain, ce dernier pourrait baisser encore. En effet, le Ciem, Conseil international pour l’exploration de la mer, recommande pour 2018 que les prises d’églefin soient réduites de 13 % dans cette zone et qu’elles ne dépassent pas les 202 305 tonnes. Si l’avis est suivi, les volumes manquant seraient équivalents aux importations d’églefin du Royaume-Uni, soit 33 000 tonnes. Le verdict sera connu en octobre, en même temps que les tensions à prévoir sur les cours. Sauf à ce que la demande baisse : certaines associations de consommateurs britanniques ont sorti l’églefin de leur liste « verte » de produits de la mer à consommer, au grand dam des pêcheurs écossais, certifiés MSC. C.A. |
202 305 t, 48 130 t,
Format d'importations de l'églefin dans l'UE À noter : la Norvège exporte majoritairement en entier étêté, vidé, frais ou surgelé quand la Russie |