« La pêche et l’aquaculture constituent le 3e secteur de l’économie le plus important pour la Norvège, indique Amund Bronen Ringdal, secrétaire d’État à la Pêche en guise d’introduction. Et la France un marché clé. »
Notamment pour le saumon, dont les prix élevés ralentissent la consommation en proportion, ce peut-être d’autant plus facilement que l’espèce à la chair rose a subi en France comme en Norvège quelques attaques médiatiques.
Invités les scientifiques du Nifes, national institute of nutrition and Seafood Research, ont montré, études à l’appui, les atouts du saumon dans l’alimentation humaine, tant dans la lutte contre l’obésité que pour les femmes enceintes. Ils ont évoqué les pistes d’amélioration qu’ils conseillent et recommandent dans l’alimentation des saumons pour mieux équilibrer le ratio omega 3 sur omega 6, rappelé leurs recherches de traces de mercure, pesticides, antibiotiques…
La santé et la sécurité alimentaire seront au cœur de la communication de Norge pour son saumon en France. Bien plus que dans le reste de l’Europe, les Français sont sensibles au sujet. Les questions de durabilité par contre semble passer au second plan dans des achats du quotidien. Sur le plan sanitaire, la Norvège ne veut pas rougir de son bilan. 40 ans après les débuts de l’élevage du saumon, Are Kvistad, directeur de la communication de FHL, Norvegian seafood Federation, se veut rassurant et rappelle que « Les antibiotiques utilisés dans l’aquaculture en Norvège représentent 1 % seulement des antibiotiques consommés dans le pays ». La restriction de l’usage des antibiotiques date de 1995 et ne s’est pas modifiée avec l’envolée de la production à 1 million de tonnes.
Un chiffre que le responsable imagine pouvoir « tripler si les défis concernant l’alimentation durable des saumons pouvaient être levés ». Plus raisonnablement, il estime que la Norvège pourrait augmenter de 3 % par an la production sur les prochaines années, le gouvernement semblant prêt à suivre les professionnels.
Une production « durable » ? Les acteurs du secteur savent qu’il faudra peut-être que d’autres le disent pour eux. Marine Harvest s’engage à certifier ASC 100 % de sa production d’ici 2020, quand aujourd’hui 2 fermes seulement sont certifiées avec ce nouvel écolabel soutenu par WWF.
Nulle surprise, alors que le groupe s’intéresse de près aux 70 projets de R & D pour se débarrasser des poux du saumon sans utiliser de pesticides. Un laser qui détecte les poux et les tue dans les cages est particulièrement attendu. Son prototype sera testé au printemps.
Cela suffira-t-il à redynamiser la consommation de saumon dans un contexte de prix élevé ? Possible, à condition de ne pas oublier la gourmandise. Un axe particulièrement développé avec la fraîcheur pour le cabillaud, autre espèce stratégique.
C. ASTRUC