1 100 t d’huîtres plates ont été produites en 2016 selon les derniers chiffres du CRC, contre 125 000 t d’huîtres creuses. |
Seules huîtres connues en France à l’origine, les plates représentent aujourd’hui moins d’1 % de la production nationale de coquillages, selon les derniers chiffres du Comité national de la conchyliculture. Elles sont encore élevées sur quelques sites en Bretagne et Normandie, mais l’huître creuse a largement pris le pas sur cette espèce indigène de nos côtes. De nombreux pays européens ont lancé des projets de restauration de l’huître plate, disparue petit à petit à cause de la pêche, des conditions environnementales peu favorables et des parasites. La France a lancé le projet Forever en 2018 pour favoriser le retour de l’huître plate en Bretagne, dont les premières avancées ont été présentées lors de la journée aquaculture, organisée par la technopole Anticipa et le Ceva, le 13 juin. « Nous sommes le dernier pays à financer un projet de restauration de l’huître plate, affirme Sonia Gachelin, chargée du projet pour le comité régional de la conchyliculture Bretagne sud. La France est très bien placée en termes de recherches sur le sujet et c’est intéressant d’échanger avec les différents pays qui ont le même objectif. » La première année de recherche s’est axée sur l’inventaire de la population et la conception de modules à placer en mer pour capter les naissains. Après des tests réalisés sur seize modules différents, les chercheurs se sont arrêtés sur un modèle composé de ciment coquillier, en forme de tour circulaire, qui a rencontré les meilleurs résultats. Dans le cadre de la deuxième partie du projet, les chercheurs ont immergé les modules le mercredi 26 juin, en rade de Brest et en Baie de Quiberon. « Il y a un intérêt historique à restaurer les stocks dans ces deux zones, détaille Sonia Gachelin. Nous allons placer ces récifs pour voir comment évolue la population. C’est important pour la biodiversité de sécuriser un banc d’huîtres plates. » Les structures vont rester en place pendant plusieurs mois pour capter les naissains et l’Ifremer va réaliser des plongées régulières pour suivre toute l’évolution de la chaîne. Le projet doit se poursuivre jusqu’en 2020. Forever a aussi pour vocation de mieux comprendre la dynamique de recrutement de l’huître plate. Aujourd’hui, les scientifiques comme les professionnels assistent à des années très aléatoires. Guillaume JORIS
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