Le Marine Stewardship Council (MSC), célèbre ONG certificatrice des produits de la mer durables, dévoile son troisième Référentiel Pêcheries. Il a été réalisé avec le concours de professionnels de toute la filière, de l’amont à l’aval, de gestionnaires et d’associations et a nécessité quatre ans de travail. « L’objectif de la révision du référentiel est de prendre en compte les dernières connaissances scientifiques, pratiques de bonne gestion et réglementations, explique Caroline Gamblin, responsable pêcherie du bureau français du MSC. Toutes les parties prenantes volontaires ont été consultées : ONG, représentants des producteurs, scientifiques, mais aussi des représentants du marché comme Carrefour ou Picard. » Si certains points de la discussion ont montré des divergences, comme la question de l’encadrement du shark finning ou des systèmes d’évaluation de la qualité des données des pêcheries, les acteurs ont su trouver des consensus, en particulier sur le cas de la pêche fantôme.
Parmi les nouveautés de ce référentiel, on retrouve notamment une nouvelle définition des espèces en danger, menacées et protégées : « Les oiseaux, mammifères marins et tortues marines sont systématiquement considérés, quel que soit leur statut de conservation IUCN. » Y sont inclus également des éléments sur la pêche fantôme et un indice de performance quant à la limitation des pertes d’engins de pêche (DCP, filets…) et les pratiques mises en œuvre en la matière. Les organisations régionales de gestion des pêches des stocks thoniers sont également sommées de déployer des « stratégies robustes de gestion, avec des calculs et des modélisations de stocks évalués ». Enfin, un cadre plus précis est adopté quant à la collecte des données de pêche, indispensable à la traçabilité et à la certification. Notons qu’aucune disposition particulière concernant l’aval de la filière n’a été modifiée.
Cette nouvelle version du référentiel s’applique à partir de mai 2023 à l’échelle mondiale et les pêcheries déjà certifiées doivent l’appliquer à partir de fin 2028. Elle est à retrouver sur le site Internet de l’ONG.
Vincent SCHUMENG