Fishing for food »... Ce slogan trône en bonne place au Seafood Expo Global de Bruxelles. Il surplombe le stand de l’armateur et commerçant néerlandais Willem Van der Zwan et fils, l’un des trois principaux membres de l’association européenne PFA (Pelagic Freezer Trawler Association).
Ces armateurs voient les choses en grand : leurs stands à double étage au Seafood sont à l’image de leurs bateaux congélateurs surdimensionnés. Dépassant souvent la centaine de mètres avec une capacité de cale de plusieurs milliers de tonnes, ces navires traquent le poisson bleu – maquereau, hareng, chinchard, merlan bleu…–, pour l’essentiel dans les eaux européennes, en Atlantique nord-est. Des campagnes complémentaires en Afrique de l’ouest et dans le Pacifique sud s’organisent selon les années et les accords internationaux de pêche.
Le Seafood Expo Global est pour Van der Zwan l’occasion de rencontrer une bonne partie de ses quelque quatre-vingts acheteurs, notamment asiatiques et africains. Le stand est grand mais sobre. Ici, pas de show culinaire avec des chefs étoilés, on est là pour vendre et acheter par milliers de tonnes.
La flottille industrielle des membres de la PFA est depuis bien longtemps dans le collimateur des ONG environnementalistes comme Greenpeace, qui considèrent ces « monster boats » comme le symbole même des pilleurs d’océans. De leur côté, les armateurs de la PFA récusent ces accusations et affirment pratiquer une pêche très régulée.
La main est tendue. Greenpeace la saisira fin août. La hache de guerre est enterrée ! Un accord de partenariat est conclu entre l’ONG et la PFA, dont les membres s’engagent à une transparence totale sur leurs pratiques et à une collaboration visant à améliorer la durabilité de leurs pêcheries. Est-ce dans quelque salon discret du Seafood que ces négociations auraient été menées ?
Lionel FLAGEUL