Après les fermetures liées au norovirus pendant les fêtes de fin d’année et les conséquences majeures sur la consommation des huîtres, les conchyliculteurs se sont mis en ordre de bataille. Avec pour impératif de retrouver la confiance des consommateurs.
Lorsque la crise du norovirus a touché la profession, les ostréiculteurs témoignaient déjà de leur inquiétude face à la baisse de la consommation. Mais les fermetures ont agi comme un couperet pour de nombreuses entreprises. La crise a été chiffrée à 7 millions d’euros de perte pour les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon mais les effets ont largement dépassé les zones fermées.
Le CNC est encore dans l’attente d’une réponse européenne mais plusieurs actions nationales ont été déclenchées avec quelques ajustements en cours de route. Mi-avril, le gouvernement avait annoncé dans un communiqué de presse l’exonération des redevances domaniales pour les ostréiculteurs à hauteur de 90 %. Mais il s’agit d’une mesure pour les entreprises des zones fermées.
Un accord a également été négocié entre Bercy et la Fédération nationale bancaire selon deux alternatives : soit le report des remboursements des annuités de 2024 sur 2025-2027, soit la renégociation à un taux préférentiel, en dessous du prix du marché. Charge à chaque entreprise de solliciter sa banque pour l’un des deux mécanismes.
La profession a lancé des actions de communication de grande envergure avec la filière aval, ouvrant le tour de table à des acteurs venus spécialement pour l’occasion, comme Grand Frais. « Un courtier qui nous avait contactés à l’automne, face aux difficultés sur les prix, nous a également rejoints pour cette réunion », précise Philippe Le Gal, président du CNC. Après les dégustations dans les gares à la Pentecôte, les représentants professionnels ont programmé une large campagne du 1er au 13 octobre. La GMS devrait ainsi proposer du prix coûtant (la Scapmarée et Auchan ont confirmé leur participation à l’opération dans la foulée du conseil du CNC de mi-juin mais d’autres engagements étaient attendus). Pour financer ces actions, le gouvernement a débloqué 500 000 euros au titre de la communication de crise et la profession a voté une hausse des CPO (cotisations professionnelles obligatoires) de 9 %.
Haude-Marie THOMAS