Un collectif « Non aux projets de pisciculture intensive dans le Boulonnais », composé de quatre associations*, vient de déposer trois recours devant le tribunal administratif contre le projet de ferme d’élevage de saumons que Local Ocean projette d’installer à terre à Boulogne-sur-Mer.

Les deux premiers visent le préfet du Pas-de-Calais et les autorisations d’exploiter qu’il a signées le 14 février. Selon les associations écologistes, les services de l’État n’auraient pas été suffisamment attentifs aux atteintes que causerait la ferme à des espèces protégées présentes sur le site. Ils ne se seraient pas non plus assurés de la solidité financière des investisseurs représentés par Local Ocean. « Lorsqu’un projet est susceptible d’occasionner des atteintes à l’environnement, on vérifie que l’entreprise qui le porte a les reins assez solides pour réparer les dégâts », lance Denis Buhagiar, élu écologiste à Boulogne-sur-Mer à la tête de ce collectif, qui s’était déjà mobilisé par le passé contre le projet de ferme Pure Salmon. Le troisième recours, quant à lui, remet en cause le permis de construire signé par le maire du Portel, la commune où doit être érigé le bâtiment.

Fondés ou non, ces recours qui interviennent au terme du délai légal de contestation (quatre mois) pourraient retarder le projet. Les recours devant le tribunal administratif ne sont pas suspensifs mais il est toutefois politiquement compliqué de ne pas tenir compte de leur dépôt.

Le but ultime du collectif est clairement énoncé : décourager les investisseurs. Il se met d’ailleurs en ordre de marche pour une guerre de tranchée juridique et sera samedi 22 juin au centre-ville de Boulogne-sur-Mer pour appeler les opposants à mettre la main au portefeuille pour le financement de ses actions en justice.

Du côté de Local Ocean, on n’est pas surpris. « Les associations avaient annoncé qu’elles lanceraient des recours (…) donc nous nous y attendions. Une procédure est en cours. Des réponses juridiques vont être apportées. Nous restons confiants et pleinement mobilisés pour la suite », résume Alain Treuer, en précisant que « pour ce qui est du démarrage du chantier, aucune date n'est encore définie à ce jour ».

Local Ocean prévoit de produire 9 000 tonnes de saumon par an dans une ferme à terre en RAS (Recirculating Aquaculture System).

Marielle MARIE

*Le GDEAM (Groupement de défense de l’environnement d’arrondissement de Montreuil), France Nature Environnement Hauts-de-France, Nord Nature Environnement et L214).