Le couteau suisse de la consommation de produits de la mer, revendiquée responsable,
vient d’ouvrir dans le quartier de la bistronomie parisienne. La Reine Mer, dans un mouchoir
de poche, réussit à associer petit étal de poissonnier, traiteur fait maison, bar à huîtres, épicerie
et comptoir de dégustation.
La Reine Mer 2 salariés
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Badr, le poissonnier, et Salomé, formée chez des chefs étoilés, arrivent de Terroirs d’Avenir.
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L’extérieur n’est pas encore aussi soigné que l’intérieur, mais nul ne peut ignorer que ce sont des produits de la mer qui se vendent ici. Sous toutes leurs formes. Le fait maison et l’origine France règnent en maître. Une exception notable : la langoustine, de casier, est écossaise. Un happy oyster (six huîtres et un verre de vin pour 9 euros) invite à rester dîner. L’équilibre financier devrait être atteint dès mars.
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Opportunisme commercial ou convictions écologistes sincères ? Les deux mon capitaine, assume Grégory Areinx, le président de la SAS Terialma, qui a ouvert le 9 décembre dernier la Reine Mer, à deux pas du métro République. Ce quadra natif de Toulon, monté à la capitale en 2000, a longuement mûri son projet, très ambitieux, voire un brin prétentieux : il revendique être « le premier concept de poissonnerie traiteur et restaurant de gastronomie maritime à Paris ». Pourtant, des maisons réputées comme Daguerre et Paris Pêche proposent déjà une telle offre mixte, poissonnerie et restauration. La Reine Mer se démarquera par son sourcing : pêche française et durable, avec Terroirs d’Avenir comme fournisseur principal. Le barbu à la marinière n’est pas un novice dans l’univers du traiteur parisien. Autodidacte, il avait ouvert sa première affaire, le Traiteur du Marais dès 2004, avant d’être un des associés de Palais Royal, traiteur haut de gamme, dont il s’est retiré. Le premier bar à tartares de Paris, c’est lui, en 2012, et il sent vite la vague iodée monter : exit la viande, cap sur le poisson, mais pourvu qu’il soit bien pêché et élevé. La chance lui sourit avec l’acquisition de ce pas-de-porte bon marché, compatible avec son apport financier, à part égale avec la banque, séduite par le concept. Pour Grégory Areinx, conforté par le très bon démarrage, l’ambition est nationale : il souhaite déjà ouvrir à Paris un autre Reine Mer, nom déposé, avant d’essaimer en France. Reportage : Lionel FLAGEUL |