Prix à l’import dans l’Union européenne du poulpe congelé marocain
Source : Commission européenne
De février 2016 à février 2019, le poulpe congelé marocain a plus que doublé sous l’effet du déclin de la ressource et d’une demande active. Le pic a été atteint en juillet 2018.
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Après une forte augmentation des prix du poulpe congelé depuis 2016 jusqu’à l’été 2018, les cours se sont infléchis ensuite pour reprendre rapidement depuis le début de l’année. « La situation reste incertaine et il y a des stocks un peu partout, observe Grégory Allard, directeur de Madagascar Sea Food. Les contrats ont été signés pour la prochaine saison. En Europe, les Italiens sont les plus gros consommateurs avec les Portugais et les Espagnols mais le marché français progresse. L’augmentation des séjours dans les pays du sud fait que le poulpe est de plus en plus apprécié dans l’Hexagone. » Aux côtés des États-Unis et de l’Asie, l’Union européenne est un gros marché pour le poulpe, très dépendante des pays tiers avec plus de 100 000 tonnes importées. Le Maroc, la Mauritanie et l’Indonésie sont les trois premiers fournisseurs. Mais les niveaux de prix, encore élevés sous la pression de la demande mondiale, incitent les importateurs à diversifier leurs sources au Kenya, au Mozambique et à Madagascar. Très chère, la belle qualité au départ du Maroc, de Mauritanie et de Côte d’Ivoire part en priorité vers le Japon, mais les flux ont suivi la baisse des débarquements car la ressource est trop sollicitée. L’Espagne, qui retransforme beaucoup de poulpe marocain, tire la demande européenne. « Le Maroc est la référence. En tant que premier producteur, il est aussi plus cher pour deux raisons : il bénéficie d’une aura de qualité en Méditerranée, et les transformateurs recherchent le poulpe commun dont la capacité d’absorption de saumure procure un gain de poids de 25 %. » La différence s’opère aussi entre le poulpe de sable, plus trapu mais plus prisé car ses tentacules sont plus gros que ceux du poulpe pêché sur du corail ou des fonds rocheux. Dans tous les cas, les rendements après cuisson de la rosace ou fleur, produit qui correspond à un poulpe battu et débarrassé des yeux et du bec, varient selon les origines : « 50 % avec les rosaces du Maroc ou Madagascar contre 30 % pour celles d’Indonésie », signale Grégory Allard. Bruno VAUDOUR |