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“ Le rôle des mareyeurs est crucial. Renaud Enjalbert
Après avoir travaillé plusieurs années dans des sociétés de mareyage ou d’import-export entre l’Écosse et la France, Renaud Enjalbert, Français de 31 ans installé en Suisse, a eu envie de créer son activité .com pour mettre en rapport l’offre et la demande via un outil simple et moderne. Il s’est alors associé avec Florian Dhaisne, un ami d’enfance. « L’idée de Procsea est née de trois constats. Premièrement, le marché des produits de la mer est complexe. Tout varie quotidiennement : la disponibilité, les cours et les qualités… Secundo, le business est encore peu modernisé et pas toujours en adéquation avec une gestion des stocks en temps réels. Enfin, en termes d’échanges, le marché est énorme », résume le cofondateur. En 2015, les deux amis décident de tester leur idée pendant un an, pour bien définir les besoins et les services attendus tant par les acheteurs que par les vendeurs de produits de la mer. Le mareyeur Marie-Luxe et quelques restaurants gastronomiques suisses et français jouent le jeu et leur permettent d’affiner le système ainsi que les services associés. « Nous ne pensions pas devoir développer autant les services qui accompagnent la mise en place de la plateforme d’achat », admet Renaud Enjalbert. Procsea prend donc en charge la gestion des formalités douanières et de la facturation en devises étrangères, la logistique, le recouvrement des factures et l’assurance crédit afin de garantir les transactions effectuées. « Finalement, plus le commerce est compliqué, plus nous apportons de la valeur ajoutée aux mareyeurs comme aux acheteurs », indique le responsable qui ne cache pas les ambitions européennes « à moyen terme » de Procsea. D’ailleurs, dès 2017, le site et les données de la plateforme seront traduits en quatre langues : français, allemand, italien et bien sûr anglais. Le Brexit est, dans les équipes en vive croissance de Procsea, vu comme une opportunité. En France, Gaël Michel, ancien secrétaire général de l’Union française du mareyage, est chargé de recruter les mareyeurs. « Il s’agit d’organiser une concurrence saine, mais en garantissant à tous la possibilité de vendre. Nous sélectionnons les mareyeurs de façon à couvrir une large gamme d’espèces. Mais nous les incitons à ne vendre que celles sur lesquelles ils sont les meilleurs », indique Gaël Michel. L’idéal étant de prévoir un stock spécifique pour la plateforme, quitte à le remettre en circulation après 10 h 30, quand les trois quarts des commandes sont passées. « Les mareyeurs décident des quantités et des prix de vente. À eux aussi de définir la qualité du produit telle qu’elle devrait être à l’arrivée », poursuit-il. Un référentiel qualité a donc été créé – largement inspiré des cahiers des charges des criées – afin d’homogénéiser les offres face aux clients. Ces derniers, démarchés par les commerciaux de Procsea, ne verront pas systématiquement le même prix de vente pour le même produit. « En fonction du niveau de services demandé, de la situation géographique des clients, le niveau de commission appliqué diffère. Il est individualisé », expliquent les responsables. En revanche, pas de surprise à l’arrivée, le restaurateur, le poissonnier… saura très exactement ce qu’il aura à payer lorsqu’il commande. Tout est inclus. Et qu’il achète à un ou dix mareyeurs, il ne recevra qu’une unique facture. La société Webhelp est chargée d’encaisser et de redistribuer son dû à chaque mareyeur et sa commission à Procsea et à ses fournisseurs, notamment transporteurs. Pour l’heure, un seul transporteur travaille pour la plateforme, qui ne peut livrer en A pour B que les grandes villes. Mais déjà, Procsea, en même temps qu’elle lève des fonds, travaille sur une solution de conditionnement pour des envois par colis. Céline ASTRUC |